mardi 29 décembre 2009

conscience et navets








Bien souvent,
je me surprends à effectuer les tâches avec rapidité, efficacité (disons, avec un désir d'efficacité ...!), dans le but d'arriver assez vite à la suite, à mon but.

Par exemple : faire ma toilette le soir en vitesse pour être vite sous la douceur de ma couette avec mon bouquin, me dépêcher de faire la vaisselle pour arriver vite à mon café tendrement amer.

Ces tâches, je les effectue alors comme des corvées, qu'il faut vite achever avant d'avoir une sorte de récompense.

Pourtant, de plus en plus, j'essaie de freiner cet automatisme, et je me ralentis soudain, pour profiter de ce moment. Il a alors une autre dimension. Je le savoure. C'est un moment de pure conscience, je m'y implique entièrement, et la récompense s'est effacée de mon esprit.

C'est ainsi que récemment j'ai découvert la joie d'éplucher des navets.
Ce dégradé du blanc au violet qu'on ôte pour faire apparaître la blancheur lumineuse de la chair nue. La lame bien aiguisée contre laquelle la peau du légume n'oppose aucune résistance. La vibration que cela produit et qui se propage dans la paume de la main. La longue lamelle de peau qui fait un serpentin.
Et le couteau qui coupe le blanc en deux, puis en quatre.


... J'en aurais bien épluché un kilo !



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire