mardi 29 décembre 2009

conscience et navets








Bien souvent,
je me surprends à effectuer les tâches avec rapidité, efficacité (disons, avec un désir d'efficacité ...!), dans le but d'arriver assez vite à la suite, à mon but.

Par exemple : faire ma toilette le soir en vitesse pour être vite sous la douceur de ma couette avec mon bouquin, me dépêcher de faire la vaisselle pour arriver vite à mon café tendrement amer.

Ces tâches, je les effectue alors comme des corvées, qu'il faut vite achever avant d'avoir une sorte de récompense.

Pourtant, de plus en plus, j'essaie de freiner cet automatisme, et je me ralentis soudain, pour profiter de ce moment. Il a alors une autre dimension. Je le savoure. C'est un moment de pure conscience, je m'y implique entièrement, et la récompense s'est effacée de mon esprit.

C'est ainsi que récemment j'ai découvert la joie d'éplucher des navets.
Ce dégradé du blanc au violet qu'on ôte pour faire apparaître la blancheur lumineuse de la chair nue. La lame bien aiguisée contre laquelle la peau du légume n'oppose aucune résistance. La vibration que cela produit et qui se propage dans la paume de la main. La longue lamelle de peau qui fait un serpentin.
Et le couteau qui coupe le blanc en deux, puis en quatre.


... J'en aurais bien épluché un kilo !



lundi 21 décembre 2009

ennui






Pratique, méditation, ascèse, retraite, discipline, travail, entraînement, illumination, recherche spirituelle, technique.

Ces mots m'ennuient.




dimanche 20 décembre 2009

Ramesh Balsekar







Quand le rêveur s'éveille, le rêve prend fin et pour celui qui est réveillé, les autres « entités » de son rêve n'ont plus aucune substance. Tout pareillement, dans le rêve vivant, pour celui qui est éveillé (qui a réalisé que rien de perceptible par les sens, y compris «l'entité » que l'on pense être, ne saurait être autre chose qu'une simple apparition dans la conscience), pour cet être-là, les autres personnages rêvés du rêve vivant ont perdu toute substance. L'éveillé réalise qu'il est la subjectivité Abso­lue inconditionnée, sur laquelle le frémissement de la conscience a fait spontanément naître ce rêve vivant, sans cause ni raison, et il se contente de «vivre» le rêve jusqu'à ce que, au terme du temps qui lui est imparti, la conscience fusionne de nouveau spontanément dans la Subjectivité Absolue.


Ramesh Balsekar, Les Orients de l'Etre,Le Coeur de l'enseignement




jeudi 10 décembre 2009

frigo et découvertes







Hier soir, le sommeil ne venait pas.

A cause de mon foutu frigo, qui, je ne sais pour quelle raison, faisait des craquements vraiment bruyants.

Je me suis alors concentrée sur mes sensations, mon ventre qui se gonflait et venait toucher la couette, puis qui se reposait. Puis sur ce foutu bruit.

Je me suis donc rendue compte que tout se passait EN MOI.
Mais vraiment. Ce n'était pas théorique, c'était vraiment une expérience vivante.

Le bruit de ce craquement était dû, je suppose, à la glace de mon freezer qui se dilatait. (Ou a des fils, ou je ne sais quoi d'autre).
Mais, en soi, ce n'était pas DE LA que provenait le bruit. Non. C'était en moi. Le bruit n'était pas là-bas, dans ce foutu frigo, mais EN MOI. C'était tellement évident que ça m'a tenue éveillée et résultat j'ai passé une nuit très courte.

Il existait EN MOI.

(J'en reviens toujours pas).


Bonne journée !
Et heureuses découvertes pour ce jeudi !






mardi 8 décembre 2009

Espace






Les choses ne m'arrivent pas.

Les choses arrivent.

Se déroulent en moi.

Plus le temps passe, plus je me considère davantage comme un espace que comme une personne. Espace dans lequel se déroule un jeu ( un je ?): celui de relations, d'émotions ...

Récemment, j'ai eu une discussion un peu difficile avec un proche.
J'ai réussi à éviter une dispute prévisible en me décentrant. En occultant le petit moi, en "pensant" à partir d'une globalité impersonnelle, indépendante de ce qui se jouait là. Et, ma foi, je ne me suis pas mise en colère ni n'ai été triste. Il y avait une sorte de neutralité. J'étais détachée, tout en me sentant concernée.

Le texte d'Alan Watts que j'ai mis récemment me fait beaucoup d'effet !






samedi 5 décembre 2009

La mort, Alan Watts





Prenons le fait pour acquis : il n'y a rien après la mort.
C'est la fin absolue ; remarquez bien que c'est la pire chose que vous ayez à redouter. Cela vous effraie-t-il ? Mais qui va donc être effrayé ? Si l'on admet que c'est la fin, il n'y a pourtant plus de problème ... Mais, si vous suivez bien mon raisonnement, vous constaterez que ce néant est quelque chose dans quoi vous vous plongez de nouveau, comme vous en avez jailli lorsque vous êtes né. Vous jaillissez du néant, le néant est une sorte de saut, qui veut que "rien" implique "quelque chose". Vous jaillissez de nouveau tout neuf, tout différent, sans rien à voir avec ce que vous étiez auparavant, c'est un total renouvellement.

On dit qu'il n'y a rien de sûr que la mort et les impôts. Et la mort de chacun de nous est aussi certaine que si elle devait intervenir dans les cinq minutes qui viennent. Dans ce cas, pourquoi s'en faire ? Où est le problème ? Considérez que vous êtes déjà mort, et vous admettrez que vous n'avez plus rien à perdre ! Comme le dit un proverbe turc : "Celui qui drt par terre ne risque pas de tomber du lit". C'est ainsi qu'il en est pour celui qui se considère déjà comme quelqu'un de mort.

Virtuellement, vous n'êtes donc rien. D'ici moins de cent ans, vous ne serez qu'une poignée de poussière, au sens propre. Partez maintenant de cette réalité, et partez de ce ... néant. Soudain, vous allez vous surprendre vous-même. Plus vous allez prendre conscience que vous n'êtes rien, plus vous arriverez à être quelque chose.

Telle est la nature de la vie, l'impulsion qu'elle donne. Je devrais être ailleurs. Si vous découvrez que c'est un tour que vous vous jouez à vous-même, vous atteignez la sérénité ; sans pour autant abandonner le jeu sous prétexte que vous avez deviné le truc. Vous vous dites simplement "Après tout, ça pourrait bien être amusant de continuer la partie"

Alan Watts






Source : http://nondualite.free.fr




mardi 1 décembre 2009

Solitude et Libération





La solitude est en rapport avec le moi.

Le moi est seul.

La pensée 'moi-je' crée la séparation. Dès qu'elle est prononcée, "je" suis séparé de "toi".

Tant que cette pensée est alimentée, la solitude et l'isolement règnent.

Se libérer de la solitude signifie se libérer du moi.

Qui peut se libérer du moi ?

Personne.

La conscience observante est déjà libre. Elle est regard.

La lumière existe avant l'image. L'image n'a pas d'existence sans la lumière, mais la lumière est, avec ou sans images.

De la même manière, le Je, conscience observante, est, avec ou sans la pensée 'moi-je'.

La pensée 'moi-je' est comme une image apparaissant sur l'écran de la conscience. L'écran n'est pas affecté par elle.

Voir la pensée 'moi-je', c'est se savoir libre d'elle.

Dans cette liberté par rapport à la pensée, il n'y a ni solitude, ni isolement.

La liberté est ouverture et unité. Elle ne connaît pas la séparation. Elle est amour.



Jean-Marc Mantel

Là où la pensée n'est pas





La pensée a la particularité de créer des formes. Lorsque nous pensons à quelqu'un, sa forme apparaît dans notre esprit. Il en est de même pour les circonstances et situations. Lorsque nous y pensons, des formes qui les représentent apparaissent dans l'esprit, et nous entrons en relation avec ces formes comme si elles étaient la réalité en soi.

La forme princeps est la pensée moi. C'est elle que l'on pourrait nommer la pensée originelle. Cette pensée moi contient un aperçu instantané de ce que nous pensons être, à savoir le corps, la personnalité et tous les conditionnements qui s'y rattachent.

Une pensée en tant que forme est une image figée d'une réalité qui ne peut être fixée, étant constamment mouvante. La pensée d'une rivière n'est qu'une représentation de la rivière, mais n'a pas le pouvoir de mouiller. La pensée d'un bijou n'est qu'une représentation du bijou, mais ne peut être portée. La pensée d'une personne n'est que la représentation d'une personne, mais ne peut être touchée.

La pensée a donc un pouvoir de représentation, mais n'est pas en soi la réalité de ce qu'elle représente.

Vient ensuite la relation qui s'installe avec cette forme.

La pensée moi émerge dans l'esprit. Je me confonds avec elle. Je suis cela. Dans cette fusion et confusion, j'oublie la réalité de ce que je suis. J'oublie que je suis le substratum dans laquelle la pensée émerge. J'oublie que sans moi en tant que conscience, la pensée ne pourrait apparaître, de la même manière que la lettre ne peut se former sans support sur quoi s'apposer.

Aussi subtiles et raffinées que soient les pensées, elles dépendent toutes d'un support pour pouvoir exister.

Ce support est souvent nommé conscience, mais la pensée de ce que la conscience peut être n'est pas la conscience elle-même, puisque cette pensée émerge dans la conscience qui la supporte.

La conscience a la particularité de ne pas avoir d'autre support qu'elle-même. On peut la dire sans support, car elle supporte la totalité de la manifestation, sans pour autant avoir besoin de support pour elle-même.

Les pensées ont un pouvoir d'expression. La pensée d'un parfum s'accompagne d'une sensation, une odeur qui lui est associée. La pensée est ainsi rattachée à la mémoire. La pensée est mémoire. Imaginez un instant être absolument sans mémoire, aussi vide que peut l'être le vide absolu ou bien la manière dont on se le représente. Dans ce vide absolu, la pensée ne trouve nul aliment pour se constituer. Sans aliment, elle ne peut naître. Sans naissance, elle n'est pas.

Cette expérience du vide absolu est goûtée lorsque l'esprit est silencieux, que ce soit un silence de survenue spontanée ou bien un silence induit par l'abandon du bruit, le bruit désignant ici l'agitation mentale.

Lorsque notre esprit est vide de contenu, il est aussi vide de pensée, et vide de mémoire. Et pourtant, sans pensée et sans mémoire, le sentiment d'être est toujours présent. L'indéniable pouvoir de l'être, qui n'a pas besoin d'être pensé pour être, qui n'a pas besoin d'être représenté pour s'affirmer
.

La nature de notre être est ainsi libre, aussi paisible et silencieuse que la profondeur de la mer, aussi pleine et dense que l'eau condensée.

La pensée a le pouvoir de ramener la conscience à sa nature propre. En suivant le fil de la pensée, se découvre l'espace de conscience qui la contient. C'est vers lui que se dirige toute quête et c'est en lui que se résout toute quête. Inutile donc de se perdre dans le dédale des pensées pour que l'attention puisse se retourner vers là d'où elle vient.

Rendons donc hommage à la rayonnante non-pensée, qui rend caduque tout effort de penser et libère de l'entrave que la pensée représente, dès lors qu'elle est confondue avec la réalité.


Jean-Marc Mantel



lundi 30 novembre 2009

moments






Parfois, la mort, la maladie, surviennent dans nos vies, dans nos histoires de famille.
C'est mon cas en ce moment. Et ça me donne furieusement envie de vivre.

Je peux lire de temps en temps des personnes écrivant "j'aime la vie".
J'en comprenais un unique sens auparavant : ces personnes aiment leur vie. Leur histoire. Ils aiment le cadre de leur vie.

Mais à présent, un autre sens se dégage :
"j'aime la vie" : j'aime la qualité intrinsèque en nous qui nous permet de dire qu'on est vivant. Cet élan, cette flamme. Je l'aime, je la chéris, je la porte.
Cela ne fait pas de moi une écolo fanatique. Une dingue de la nature, des animaux sauvages. Non.
J'aime la vie dans tout ce qu'elle a de plus impersonnel et de plus commun, de plus banal et d'ordinaire. De plus simple.





dimanche 22 novembre 2009

interrogations vespérales


perdre les gens que j'aime.
perdre ma famille.
perdre mes amis.
perdre mes années.
perdre mes qualités.
perdre le plaisir.
perdre le désir.
perdre la raison.
perdre les sentiments.
perdre l'amour.
perdre mon humanité.
perdre mes capacités.
perdre la lecture.
perdre un de mes sens.
perdre mes projets.
perdre mon avenir.
perdre mon passé.

Perdre, perdre, perdre*



Mes peurs viennent de l'idée de la perte.
Peut-on perdre ce que l'on est ? notre "êtreté" ?
Puis-je me perdre ?

Il y a quelque chose en moi qui ne peut être perdu.
Parce que ce quelque chose n'est pas "obtenu", pas "eu". Ce n'est pas un avoir. C'est de l'être. C'est ce qui a conscience de tout. C'est ce à quoi tout apparaît.

Finalement, qu'est-ce qu'Être ?
est-ce exister ?
est-ce vivre ?
est-ce sentir, ressentir ?
Qu'est-ce qui me permet de dire que "je suis" ?
Quelle est cette mystérieuse conscience du "je suis" ?
Quel est l'amont de mes pensées, de mes sensations, de ma conscience ?
Quelle est cette source ?


Que de questions.
J'ai l'impression que je joue avec moi-même !



*remarquez-vous, comme moi, qu'à force de lire ce verbe, il ne signifie plus rien ? on l'épuise, on le vide. Ce n'est qu'une suite de phonèmes dans la bouche. Cela arriverait avec n'importe quel mot. On arrive alors à détacher le signifiant du signifié, et c'est assez rigolo.




dimanche 8 novembre 2009

où comment un couscous m'a consolée





Ce soir, au dîner, j'ai ressenti de la tristesse.
Cette tristesse pesante, qui étreint le coeur, fait tomber les commissures des lèvres et vous rend silencieux. Pourquoi ? Parce que les choses n'allaient pas comme je le voulais, tout simplement, tout banalement.

C'est l'harissa du couscous qui a commencé. Ce piquant, il m'a titillée. Je me suis concentrée dessus. Puis sur les grains de semoule sur ma langue. Le moelleux -spongieux- des courgettes.
Ensuite, j'ai continué cela avec le yaourt. Le geste pour remuer le sucre. Le goût.



Que sont de sombres pensées face à la réalité d'un couscous ?

La semoule les a absorbées,
le yaourt les a dissoutes.



dimanche 1 novembre 2009

états dépendants




Tous mes états (amoureux, en colère, etc ...) dépendent d'une pensée.
Prenons celle de l'amoureux : je me sens amoureuse quand je pense à lui. Mais si je n'y pense pas ? si je fais autre chose ? suis-je dans l'état amoureux ? "en amour" disent les Québecois ?

La réponse est non.
Non, je ne suis pas amoureuse 24 heures sur 24.
Non, si je fais autre chose que de penser à lui, je ne suis pas amoureuse.
De même : je ne suis pas en colère quand je ne pense pas à une chose qui me met hors de moi (jolie expression, tiens !).
Je ne suis pas gaie non plus quand je ne pense pas à une chose agréable.

Vient la question : quel est mon état indépendant de toute pensée ? quel est mon état, sans pensée ? celui qui n'a pas de référent, l'indépendant, l'originel ?



vendredi 16 octobre 2009

nouvelle coupe





Voilà, c'est fait : je me suis coupé les cheveux.

Je m'en suis fait ôter une bonne dizaine de centimètres.
J'ai donc une nouvelle tête, ma nuque est dégagée, mes cheveux, devant, effleurent mes lèvres, mes épaules n'ont plus ce poids chevelu au-dessus d'elles.
La coiffeuse elle-même me l'a dit "ça change".

Et pourtant : ai-je véritablement changé ?
Ce qui regarde le monde a-t-il changé ?
Ce qui est a-t-il changé ?
Certes, il y a dans mon champ de vision quelques mèches, qui passent fugacement, et qui n'y étaient pas avant.

Mais ... non : je n'a pas changé !


mercredi 23 septembre 2009

synesthésie





La synesthésie, du grec syn (union) et aesthesis (sensation), est un phénomène neurologique par lequel deux ou plusieurs sens sont associés. Par exemple, dans un type de synesthésie connu sous le nom de synesthésie "graphèmes-couleurs", les lettres de l'alphabet ou nombres peuvent être perçus colorés. Dans un autre type de synesthésie, appelée "synesthésie numérique" (number form synesthesia), les nombres sont automatiquement et systématiquement associés avec des positions dans l'espace. Dans un autre type de synesthésie, appelé synesthésie de personnification ordinale/linguistique, les nombres, jours de la semaine, mois de l'année évoquent des personnalités. Dans d'autres types de synesthésie, la musique et d'autres sons peuvent être perçus colorés, ou ayant une forme particulière. La synesthésie impliquant des formes et couleurs est plutôt répandue, alors que la synesthésie impliquant des goûts et odeurs est plutôt rare.

Alors que des métaphores exprimant un croisement de sens sont parfois qualifiées de "synesthétiques", une vraie synesthésie d'origine neurologique est involontaire et concernerait une personne sur 23, soit environ 4 pour cent de la population. (Simner). Il y a un facteur génétique probable, la synesthésie semble se transmettre par hérédité via le chromosome X [réf. nécessaire]. La synesthésie peut être acquise dès la naissance (la personne est alors appelée synesthète) ou bien (pour le cas des hallucinations synesthétiques) résulter de la prise de drogues hallucinogènes.


Se remémorant une expérience de son enfance, Patricia Lynne Duffy écrivait : « Un jour, je dis à mon père, "Je viens de me rendre compte que pour écrire la lettre "R", tout ce que j'ai à faire est de dessiner un "P", et ensuite une ligne partant de sa boucle." Et j'étais tellement surprise de constater que je pouvais transformer une lettre jaune en lettre orange, juste en ajoutant une ligne. » [1]

Un synesthète graphèmes → couleurs témoigne : « J'associe souvent les lettres et les nombres avec des couleurs. Chaque chiffre et chaque lettre est associé à une couleur dans ma tête. Parfois, lorsque les lettres sont écrites sur un morceau de papier, elles apparaîtront brièvement en couleur si je ne suis pas concentré dessus. Par exemple, "S" est rouge, "H" est orange, "C" est jaune, "J" est jaune-vert, "G" est vert; "E" est bleu, "X" est mauve, "I" est jaune pâle, "2" est brun, "1" est blanc. Si j'écris SHCJGEX, ou encore ABCPDEF, ces lettres formeront un arc-en-ciel alors que je les lis. »



vendredi 11 septembre 2009

J. Krishnamurti (2)




La souffrance n'est-elle qu'un mot ou une réalité ?

Si c'est un fait, le mot, au point où j'en suis, n'a plus de sens ; il n'y a plus en moi que la perception d'une intense douleur. Par rapport à quoi ? Par rapport à une image, à une expérience, à quelque chose que je n'ai pas. Si je l'ai, je l'appelle plaisir ; sinon, c'est la douleur. La douleur, la souffrance existent par rapport à quelque chose. Ce "quelque chose", c'est-ce qu'une abstraction habillée de mots, ou est-ce une réalité ? Il est important de savoir ce qu'il est.
De même que la peur n'existe pas en soi, mais est toujours la peur de quelque chose, la souffrance est toujours en relation avec une personne, un incident, un sentiment. Me voici maintenant pleinement conscient de la souffrance. Est-elle distincte de moi, ne suis-je que l'observateur qui la perçoit, ou est-elle "moi" ?



jeudi 10 septembre 2009

Bouddha Khmer

J. Krishnamurti (1)




Il n'y a pas d'entité distincte du désir :
il n'y a que le désir, il n'y a pas de sujet qui désire.

Le désir prend des masques différents à différentes époques, selon ses intérêts. Le souvenir de ces intérêts changeants affronte l'inédit, ce qui provoque le conflit, et c'est ainsi que naît celui qui choisit, qui se fonde en entité séparée et distincte du désir.

Mais l'entité n'est pas différente de ses qualités. L'entité qui essaye de combler ou de fuir le vide, l'incomplétude, la solitude, n'est pas différente de ce à quoi elle cherche à échapper : elle est ce vide, cette incomplétude, cette solitude. Elle ne peut pas se fuir elle-même ; tout ce qu'elle peut faire, c'est se comprendre elle-même. Elle est sa solitude, sa vacuité, et tant qu'elle les considère comme étant séparées d'elle-même, elle sera dans l'illusion et les conflits sans fin. Lorsque cette entité fera l'expérience directe du fait qu'elle et sa solitude ne font qu'un, alors seulement pourra disparaître la peur.

La peur n'existe que par rapport à une idée, et l'idée est la réponse de la mémoire en tant que pensée. La pensée est le résultat de l'expérience ; et bien qu'elle puisse méditer sur le vide, avoir des sensations à son propos, elle ne peut avoir la connaissance directe de ce vide. Le mot "solitude", lourd de ses souvenirs de souffrance et de peur, empêche qu'on ait de la solitude une expérience fraîche et neuve. Le mot est souvenir, et lorsque le mot n'a plus d'importance, la relation entre le sujet et l'objet de l'expérience est radicalement différente ; alors cette relation est directe et ne passe plus par le mot, par le souvenir ; alors celui qui fait l'expérience est l'expérience, qui seule libère de la peur.


J. Krishnamurti, Le livre de la méditation et de la vie




dimanche 30 août 2009

Koan





Qui es-tu,

lorsque tu ne penses à Toi ?

Lorsque tu ne te penses pas ?



samedi 15 août 2009

Rumi






Lorsque survient la gnose (la connaissance du cœur) tu sais que c’est en réalité par Allah que tu connais Allah, et non par toi-même... Car connaîtrait-on ce qui est au moyen de ce qui n’est pas ?


Rumi





mercredi 12 août 2009

mooji






Aucun objet perçu ne peut être vous.



Mooji

lundi 6 juillet 2009

FNAC éveil et jeux










Ça vous évoque rien ce cube ?

Rien du tout ?


L'éveil dans les jeux humains.

La notion de jeu vient parfois aussi souvent dans les discours des éveillés que le mot éveil lui-même !

Mooji : "laisse le jeu se dérouler, dans ta présence".



Dans jeu, on retrouve les notions de hasard, de divertissement, de temps, de rôles, de fantaisie, de "pour de faux", d'argent, de mise, de gains, de pertes, de dévoilement.

Le jeu d'argent, le jeu de tennis, le jeu de théâtre, le jeu de clefs.

On le joue grand, on le cache bien, on le fait beau. La langue français foisonne d'expressions l'utilisant !




La conscience se situe là, entre l'éveil et le jeu.




dimanche 28 juin 2009

Tony Parson








L'éveil n'a strictement rien à voir avec vous.





dimanche 21 juin 2009

Richard Lang






Asseyez-vous, conscient de vous même, pendant 10 minutes avec le seul but de rester éveillé à Qui vous êtes vraiment. Gardez votre attention dirigée vers cet Espace d'accueil illimité pour toutes les formes, vers ce Silence dans lequel les sons apparaissent, vers cette Claire Absence dans laquelle se déroulent les sensations corporelles. Peu importe les pensées qui s'élèvent, remarquez qu'elles apparaissent dans cette Vacuité exempte de pensées. C'est tout ce que vous avez à faire. Vous n'avez pas à essayer d'arrêter de penser, par exemple, ou d'essayer de vous sentir en paix, mais soyez conscient d'être espace pour le processus mental, ou pour tout autre ressenti. Soyez attentif à l'Espace et à tout ce qui se produit en lui. Si vous faites cela, les choses vont se révéler à elles-mêmes et ensuite se dissoudre. Regardez simplement les choses se déployer dans l'Espace. Un semblant de compréhension peut survenir. Si c'est le cas, observez les comme des choses apparaissant dans l'Espace. Voyez-les apparaître, puis disparaître. Soyez conscient de tout ce qui apparaît là autant que de vous, regardant depuis le Mystère ici. Ce Mystère que vous êtes

Si l'expérience est plaisante, soyez conscient de ce ressenti dans l'Espace. Ressenti plaisant là, absence de ressenti ici, gardez, l'attention dans les deux sens. Si c'est désagréable, si vous n'aimez pas ce que vous ressentez, ou que vous êtes impatient que quelque chose d'autre arrive, notez aussi que cette réaction se produit dans l'Espace. En fait quand des ressentis difficiles apparaissent, c'est une bonne nouvelle! Maintenant vous avez la chance de voir Qui vous êtes vraiment dans une situation plus stimulante. Regardez qu'ici, il n'y a rien qui puisse être stimulé. Ressenti là-bas, absence de ressenti ici... Réaction là-bas, absence de réaction ici. Le monde là-bas, Capacité pour accueillir le monde ici. Instant après instant, restez dans cette évidence visible que, au Centre, vous n'êtes pas une chose, mais une Capacité. Cette expérience de contacter et vivre la vérité de Qui vous êtes vraiment dans une situation difficile vous aidera lorsque vous aurez à vivre quelque chose de désagréable une autre fois. Vous saurez que vous avez la capacité et le pouvoir de voir cela depuis l'Espace ici, et d'y réagir depuis l'Espace ici.

Il n'est pas question d'avoir une expérience particulière, mais de remarquer que, quelle que soit votre expérience, vous la voyez à partir de cette Capacité Eveillée, à partir de ce Clair Espace sans limite, de cet Oeil unique, à partir de la Liberté, à partir de la Paix.



Extrait de la revue "Vivre Sans Tête", n° 15 - avril 2009.
Source : http://eveilimpersonnel.blogspot.com/


mercredi 17 juin 2009

Eckart Tolle





Je ne suis
ni mes pensées,
ni mes émotions,
ni mes perceptions sensorielles,
ni mes expériences.

Je ne suis pas le contenu de ma vie.
Je suis l'espace dans lequel tout se produit.
Je suis la conscience.
Je suis le Présent.
Je suis.

Eckhart Tolle


vendredi 12 juin 2009

Mooji






Développez cette habitude de penser à vous-même en tant que conscience, et non en tant que corps ou personne. Ne vous associez à aucun objet ou concept, aussi tentant qu’il soit, et le personnel, la cause de toutes les misères, se dissoudra. Demeurez dans l’état de conscience, semblable à l’espace, libre de toute notion. Tel est le chemin sans trajet vers la conscience intemporelle.











source : http://www.mooji.org/sayings_fr.html

jeudi 11 juin 2009

occupe-toi de tes oignons !





Sage conseil !


Occupe-toi de tes oignons ?

Que sont les oignons ?

Ceux qui rissolent gaiement dans une poêle, ceux qui parfument toute la maison, ceux qui réveillent l'appétit. Ceux qui font pleurer quand on les épluche, même que ça nous fait marrer toutes ces larmes qui coulent.


Je pourrais aller plus loin en disant que les oignons, c'est la Vie.

Si Si !


Le conseil devient donc "occupe-toi de ta vie" !
Oui.

Ne t'occupe pas de celle des autres.
Chacun la sienne, chacun se gère.

Gérons notre bout de relation, celle qui dépend de nous.
Mais pas l'autre bout, celle de l'Autre.

Gérons notre manière de faire, de penser, d'être.
Laissons aux autres le soin de gérer les leurs. De les vivre.


Laissons la Vie vivre, s'exprimer, à travers chacun de nous. Laissons-lui ses différentes facettes.


Le "occupe-toi de tes oignons" qui devient "occupe-toi de ta vie" devient donc, finalement "laisse la Vie tranquille " !


mardi 9 juin 2009

littérature

En ces temps d'oisiveté (les vacances estudiantines peuvent être longues !), je me replonge avec délices dans les romans que j'ai pu lire dans ma jeunesse, en particulier tout le long de mon adolescence.



Quelle littérature riche !

Les auteurs semblent se permettre des libertés que n'ont pas les auteurs de romans "pour adulte". Le cynisme est absent, sans pour autant verser dans le roman à l'eau de rose. Ils osent parler de joie, de bonheur, de simplicité. Ils ont su se positionner subtilement sur une corde, tendue entre gravité et optimisme, réalisme et fantaisie. Il me semble, avec le recul, avoir bien plus appris avec cette "littérature jeunesse" qu'avec les romans destinés aux adultes.

Je vous livre ici le passage d'un roman de William Nicholson, troisième volet de la trilogie "Le vent de Feu". A l'époque où je l'ai lu, (vers 14 ans), je n'avais pas encore toute ma sensibilité actuelle pour accéder à cette couche de compréhension, mais à présent, je me régale tout à fait en relisant ce passage !


"Kestrel cligna des yeux, s'efforçant d'accommoder sa vue. Mais ses yeux voyaient nettement, plus nettement et de façon plus pénétrante que jamais. A présent, le mur de la cabine se désintégrait. Avec un étrange gargouillement, que les autres pouvaient sûrement entendre même s'ils n'en montraient rien, les planches devenaient mousse, puis tombaient en petits tas flottants sur le plancher. Sauf qu'il n'y avait plus de plancher. En dessous d'elle, il y avait de l'eau, de l'eau qui scintillait et se ridait, et restait cependant ferme sous ses pieds. De l'eau entièrement transparente, au point qu'en regardant en bas, à travers le fond disparu de la péniche, dans le fleuve étincelant, elle vit le ciel -ou tout au moins un espace brillant-, puis elle comprit que ce n'était pas du tout de l'eau qui était sous elle, mais de l'air, et même pas de l'air, de la lumière ...

Prise de vertige, effrayée, elle leva les yeux. La cabine, son frère, Albard, Jumper, tout avait disparu. Elle était seule dans un monde de lumière. Elle tendit les mains devant elle, et vit ... le néant. Elle baissa les yeux sur son propre corps et vit ... le néant. Elle avait disparu elle aussi. Il n'y avait que cette infinité de lumière vibrante ... et elle-même, qui le savait.

"je ne peux donc pas avoir disparu. Je dois toujours être là".
Mais où ?
"partout, fut la réponse. Je suis partout. J'ai rejoint le tout."
Elle cessa alors d'avoir peur, et se senti soudain inondée de joie. Elle comprenait, à présent. D'une certaine façon, elle avait glissé entre les murs qui séparaient les choses les unes des autres pour entrer dans cet endroit où elles étaient toutes réunies. Elle se souvint de cette aube hivernale où elle était restée dans la lumière éblouissante du soleil qui passait entre les arbres. Elle s'était alors dit "Pourquoi cela devrait-il finir ?" Ici, maintenant, perdue dans une lumière plus grande, elle comprenait qu'il n'y avait pas de fin, pas de liens, ni ceci ni cela, ni avant ni après. Toute existence s'était dissoute, y compris la chose qu'elle appréhendait auparavant comme son propre corps ..."





dimanche 24 mai 2009

Omar Khayyâm






Ne laisse pas la tristesse t'étreindre
et d'absurdes soucis trembler tes jours,

N'abandonne pas le livre, les lèvres de l'aimée
et les odorantes pelouses

Avant que la terre te prenne dans son sein.

(...)

Ne te dépense pas tant en tristesse insensée,
mais sois en fête.

Donne, dans le chemin de l'injustice,
l'exemple de la justice,

Puisque la fin de ce monde est néant,
Suppose que tu n'existes pas, et sois libre.



Omar Khayyâm




Epictète







Ne demande pas que ce qui arrive soit comme tu le veux,

mais veux ce qui arrive comme il arrive

et tu couleras une vie heureuse.


Epictète




Plutarque






Ainsi, pour parvenir à la sérénité, il sera bon, face aux événements contraires, de ne pas perdre de vue ce qu'ils peuvent comporter pour nous d'utile et d'intéressant : tempérons le mauvais par le bon afin qu'en tout le bon l'emporte. Mais si nous sommes capables de détourner les yeux, quand ils sont blessés par une lumière trop vive, vers les teintes apaisantes de l'herbe ou des fleurs, nous attachons par contre notre esprit aux événements qui lui causent de la peine ; nous l'obligeons à considérer à loisir les sujets qui lui sont désagréables - tout juste si nous ne le détournons pas de la force de tout ce qui pourrait lui causer du plaisir !




Plutarque



jeudi 21 mai 2009

Ze reteurne

Bonjour à Tous !


Après quelques semaines pendant lesquelles j'étais peu disponible, me voilà de retour !

J'ai continué à vous lire fidèlement, et, ces prochains jours, je vais essayer de renouer avec la part "blogueuse" qui sommeille en moi ;-)




Je vous remercie de votre patience en tout cas :-)


une bise à chacun de vous,

et à bientôt !




lundi 11 mai 2009

Perle II







Debout sur la terre nue,

Ma tête baignant dans l'air limide,

mes regards levés se perdent dans des espaces infinis,

je sens s'évanouir tout mesquin égotisme.

Je deviens une prunelle transparente ;

je ne suis rien ;

je vois tout ;

les courants de l'Etre universel circulent en moi ;

je suis une partie,

une parcelle de Dieu.



Ralph Waldo Emerson




jeudi 30 avril 2009

Ce matin, j'ai disparu.






Ce matin, j'ai disparu.

J'étais en stage d'observation.

La scène se déroulait devant mes yeux.

3 personnes.

Des couleurs, des sons, du sens, des paroles.


J'étais happée par tout cela, j'écoutais, je voyais, je sentais.

Activement, et non passivement !

Et j'ai disparu.

Plutôt : j'ai pris conscience que j'avais disparu, lorsque je suis sortie de cet "état".

Dans l'Attention portée sur les choses, pendant quelques minutes, je me suis effacée. Je n'étais plus Caramelle, je n'étais plus une femme, je n'étais plus un corps. J'étais, ou, plus justement : il y avait, sobrement, un Regard, une Conscience, une Attention.


Souvent, on emploie l'expression "s'effacer devant ce qui est". Ce soir, je préfère dire "s'effacer dans ce qui est". Se fondre dans ce qui est.



mercredi 22 avril 2009

La Bhakti. Lilan Silburn





Seul existe Siva, lumière de la Conscience indifférenciée (prakasa) qui se manifeste sous forme de tout ce qui est. Cette lumière repose en elle-même, d'où sa béatitude ; libre, parce qu'unique , il n'y a rien dont elle dépende. Préexistant à l'espace et au temps qu'elle engendre, elle est omniprésente et éternelle. Elle contient tout, pas un atome n'existe hors d'elle.... Pour te connaître, il n'est nul besoin d'aide ; il n'existe pas d'obstacle non plus. Tout est submergé par le flot surabondant de Ton existence... La Réalité infinie, en sa plénitude, mais sans jamais sortir d'elle-même, irradie le monde. Mais pourquoi ne la discernons-nous pas comme tel et sommes-nous soumis à l'illusion, à l'angoisse et aux douleurs, asservis au corps et à l'ego ? ...Siva est un magicien qui, par sa force créatrice et décevante, la maya, se cache lui-même à lui-même comme l'araignée s'enroule dans sa toile afin de déployer son jeu prodigieux, servitude et délivrance.il se perçoit alors comme fragmentée en d'innombrables êtres pétris d'oubli de soi, car suscitant une multiplicité, il se dérobe et masque l'unité.



lundi 20 avril 2009

L'objet de mon sentiment est la cause de mon sentiment





L’amoureux n’en doute pas : celle qu’il aime est la plus merveilleuse des femmes... Et c’est pour ça qu’il l’aime ! Le haineux n’en démord pas : l’objet de sa haine est le pire des individus... Et c’est pour ça qu’il le déteste. Spontanément, sans même y penser, nous tenons l’objet de nos sentiments pour la cause de nos sentiments.

Et nous agissons en fonction de cette croyance.

Celle-ci présuppose que nos sentiments nous renseignent sur le monde extérieur. Mais en sommes-nous si sûrs ? Un sentiment est une sensation de soi, la manière dont nous nous percevons nous-même dans une situation donnée. Pourquoi nous renseignerait-il sur ce qui n’est pas nous ? Parce que le sentiment a un objet, dira-t-on. “Mon amour pour cette femme me dit l’être qu’elle est”... Vision romantique, mais séduit-elle autant si on la renverse : “ma haine pour cet homme me renseigne sur l’être qu’il est” ? En réalité, ce n’est pas le sentiment qui nous met en relation avec ce qui n’est pas nous, mais la perception : la sensation, l’intuition. Le sentiment n’est qu’un rapport à soi-même, et son objet n’en est pas la cause. Il n’en est que l’occasion. À l’occasion de la perception de cette femme, je suis donné à moi-même en état de désir amoureux.

Je peux lui dire merci de m’offrir la chance de m’éprouver moi-même dans cet état amoureux, de me connaître moi-même dans cette potentialité de mon être. Mais il ne m’est pas nécessaire de projeter sur elle un ensemble de qualités qui seraient l’explication de mon état. Les psychanalystes le savent : les raisons pour lesquelles le désir amoureux s’éveille à l’occasion de la présence de tel être plutôt que de tel autre sont à chercher en soi-même - et c’est un espoir pour celui qui souffre à répétition de ses amours ! Croire que l’objet du sentiment est la cause du sentiment, cela s’appelle l’attachement. J’attache en effet mes sentiments au monde, en imaginant que les événements qui s’y produisent sont l’origine des états de conscience qui me traversent. Je forge ainsi l’espoir illusoire qu’il me suffit de contrôler mon environnement pour être le maître de mes états de conscience : je veux le pouvoir sur le monde, pour être le dieu de mes émotions. Mais ce n’est qu’un fantasme : notre volonté ne peut être source du sentiment qui nous traverse. Expression de notre nature profonde, celui-ci nous est donné, puis il s’en va. C’est un événement intérieur, sur lequel nous n’avons pas plus de prise que sur le temps qu’il fait !

À vouloir, pour éviter la souffrance, être la source de ses propres états et manipuler ses propres sentiments, on ne fait que refuser le surgissement spontané de la vie à travers soi. Et c’est la plus grande cause de souffrance !

Le paradoxe de l’attachement est cruel : nos sentiments sont notre seul rapport intime à nous-même - et nous les vivons comme ce qui nous jette hors de nous-même, en nous polarisant sur un objet du monde ! Ainsi, selon l’expression si juste : “nous ne nous sentons plus”, nous ne sommes plus conscients de nous-même. La voie du détachement, c’est apprendre à dissocier nos sentiments de leur objet, et à les vivre pour eux-mêmes. Il s’agit, comme on le dit de ceux qui ont perdu connaissance, de revenir à soi ! Ressentir vraiment ses sentiments est un chemin de connaissance de soi.



Denis Marquet,
www.nouvellescles.com


dimanche 19 avril 2009

Fallait que ça arrive !






Hier soir,

j'ai vécu mon Premier Doute.


Sur le Bien que pouvait m'apporter la spiritualité.
J'ai expérimenté le vide, non pas ce Beau vide dont parlent les bouddhistes, ce vide de la plénitude, non.

Un vide dénué de sens, de confiance, de Vie.
Un vide stérile.


Tous ces mots apaisants, lumineux, que j'ai pu lire me semblaient absurdes.
Le noir de ma vision a déteint peu à peu sur tout ce qui trouvait Grâce à mes yeux.



La consolation est que c'est une expérience,
et que comme toutes celles-ci,
elle m'enrichira sans doute.


Mais pour le moment tout est sombre et la lumière tarde à apparaître.





Demain les choses iront mieux.




jeudi 16 avril 2009

Pluie






La nuit dernière,

il a plu.

A verse.


J'entendais les gouttes tomber, violentes, sur le rebord de la fenêtre,

dans le jardin,

sur les feuilles,

les toits.



Accalmie.

Et reprise, fortissimo.


Mon coeur, mon être, vibrait en harmonie avec cette musique.

Je me suis sentie emportée par tout ce déchaînement.

Je me suis sentie petite, insignifiante.

Et c'était bon !


Traversée par Elle.


Malgré les volets, le double vitrage,

il a plu dans ma tête,

dans mon âme.


Et c'était bon !








vendredi 10 avril 2009

Présence







De plus en plus, je sens en moi une sorte de Présence, égale.

Une attention, une lumière, je ne saurais la décrire.


Elle est la même et éclaire tous les vécus, tous les événements, agréables ou non.

Je crois que c'est ce qu'on appelle la Conscience. Mais c'est un terme tellement galvaudé que je n'ose pas tellement l'employer !

Bref,

toujours est-il qu'elle est permanente, elle ne dépend donc pas de ce qu'elle éclaire.


Sont-ce mes précédentes lectures qui peu à peu ont décanté en moi pour aboutir à ce ressenti ? je ne sais pas ! mais toujours est-il que cette Attention commence à se développer, lentement mais sûrement.


Et que j'en tire beaucoup de Sérénité !




pour Vous






Aimables Lecteurs,



veuillez me pardonner si ces temps-ci je laisse un peu ce blogue à l'abandon ... mais je suis en révisions pour mes prochains examens, qui auront lieu en Mai.

C'est une période que je n'aime pas particulièrement, mais je me console en me disant que, plus tard, j'y penserai avec tendresse !


Bon !

Je dois vous laisser,

un pain au choco qui sort du fourneau m'attend ... !

En avant !



Bonnes journées à Tous !




mardi 7 avril 2009

Esspresso









Bien souvent, lorsque je prends un esspresso - oui je m'amuse à dire eSSpresso -, je m'abîme dans la contemplation de toutes les nuances contenues dans ma tasse.

Couleurs chaudes, accueillantes, douces.

Et pis,
après, je les bois, je les absorbe.


Finalement, ne serions-nous pas des mangeurs de couleurs ?



dimanche 5 avril 2009

Francis Lucille






Votre corps est en vous,

vous n'êtes pas en lui.



Voyez donc par vous-même si vous apparaissez dans votre corps ou dans votre mental,

ou si au contraire ils apparaissent en vous.




En fait toutes choses apparaissent d'elles-mêmes dans la conscience qui est toujours dans une ouverture totale. La conscience ne dit jamais "je veux ceci" ou "je ne veux pas cela". Elle ne dit rien parce qu'elle accueille en permanence tout ce qui se présente en son champ. Quand vous dites "je veux ceci" ou "je ne veux pas cela", ce n'est pas la conscience qui parle, c'est simplement une pensée surgissant en son sein. Ensuite vous dites "je n'étais pas ouvert", et c'est l'irruption d'une nouvelle pensée. L'arrière-plan de toute cette agitation mentale est la conscience toujours ouverte, toujours accueillante. Du moment que vous êtes vivant, vous êtes ouvert. L'ouverture est votre nature. C'est pourquoi il est si agréable de s'y trouver; on s'y sent chez soi, à l'aise, naturel. Vous n'avez rien à faire pour vous trouver dans l'ouverture, si ce n'est comprendre qu'elle est votre nature réelle, que vous y êtes déjà. Dès que vous établissez votre demeure dans la conscience-témoin, l'agitation mondaine n'a plus de prise sur vous. Vous comprenez le processus dans son ensemble et par là même vous y échappez. Vous faites un saut dans une autre dimension. Familiarisez-vous avec elle. Voyez-en l'impact sur votre psychisme et votre corps. Peut-être mes paroles vous semblent-elles pour le moment de simples concepts, mais le jour viendra où elles se dissoudront en vous, devenant compréhension vivante. Alors la question de savoir comment méditer, comment être ouvert, ou comment être heureux ne se posera plus parce que vous êtes déjà méditation, ouverture et bonheur.








Francis Lucille




Source : http://nondualite.free.fr/

samedi 4 avril 2009

Jean Klein









Un sage n'a pas la moindre pensée d'être une personne quand il agit, sent ou pense. L'ego est totalement absent. L'ego n'est rien de plus qu'une pensée et deux pensées ne peuvent cohabiter simultanément. Aussi l'identification à l'ego ne peut avoir lieu qu'une fois disparue la pensée rattachée à l'objet. C'est alors seulement que l'ego déclare sienne cette pensée. Ce sens de la propriété : «j'ai vu ceci », «j'ai fait cela », intervient après le fait et n'a rien à voir avec le fait. Une fois que ce mécanisme est clairement perçu, vous comprenez que l'identification que vous aviez précédemment prise pour une réalité n'est qu'une illusion. Vous n'êtes pas le propriétaire de la situation pas plus que vous n'en êtes l'esclave. Votre vraie nature est au delà. Le silence de la conscience n'est pas un état, c'est le continuum où tout état, toute chose apparaît et disparaît. Les mots que nous utilisons dans l'état de veille pour parler de ce non-état sont une expression de cette conscience. Quand nous vivons dans la conscience, tout est expression de cette conscience.
Le monde que vous percevez n'est rien d'autre que leur roman de votre imagination, basé sur la mémoire, la peur, l'angoisse et le désir. Vous vous êtes retranché dans ce monde. Voyez cela sans vous jeter sur des conclusions et vous serez libre. Vous n'avez nul besoin de vous affranchir d'un monde qui n'existe que dans votre imagination.






jeudi 2 avril 2009

sagesse et vie





Être sage,

c'est se sentir plus vivant.


Ma cousine vient d'accoucher cet après-midi.
Comme je me suis sentie émue !
Je me suis dit que ce bébé devait être plein de vie.
Ensuite, je me suis fait la réflexion que nous aussi, adultes, nous étions pleins de vie, à l'instar d'un nouveau-né. Pourquoi en serions-nous délestés ?

Prendre conscience que ma cousine avait à présent un fils, cela a éveillé en moi un désir de maternité, un désir de donner la vie.

Mais donner la vie n'est pas seulement enfanter. - d'ailleurs ce n'est pas dans mes projets les plus proches ! -
C'est aussi faire de chaque moment, chaque action, quelque chose de vivant.
Donner son/une emprunte vitale à tout ce que nous entreprenons.



Allez,
Travaux Pratiques avec la vaisselle qui m'attend !


;-)






mardi 31 mars 2009

Tao-Te-king, Lao-Tseu. Livre Premier, chapitre XVI






Celui qui est parvenu au comble du vide garde fermement le repos.

Les dix mille êtres naissent ensemble ; ensuite je les vois s'en retourner.

Après avoir été dans un état florissant, chacun d'eux revient à son origine.

Revenir à son origine s'appelle être en repos.

Etre en repos s'appelle revenir à la vie.

Revenir à la vie s'appelle être constant.

Savoir être constant s'appelle être éclairé.

Celui qui ne sait pas être constant s'abandonne au désordre et s'attire des malheurs.

Celui qui sait être constant a une âme large.

Celui qui a une âme large est juste.

Celui qui est juste devient roi.

Celui qui est roi s'associe au ciel.

Celui qui s'associe au ciel imite le Tao.

Celui qui imite le Tao subsiste longtemps ; jusqu'à la fin de sa vie, il n'est
exposé à aucun danger.




vendredi 27 mars 2009

En fleurs






Le cerisier du jardin familial est en fleurs.

Les fleurs sont toutes blanches, cotonneuses, duveteuses, et forment des petites boules émouvantes, posées sur les branches de l'arbre de mon enfance.


Ce cerisier a été tour à tour :

un dragon volant,
une montagne à escalader,
un porte-hamac,
un agrès de gymnastique,
un complice, qui m'offrait de délicieuses cerises.



J'écris ce petit billet pour rendre hommage à ce cerisier,
à tous les autres,
et à tous leurs frères Arbres, en fleurs ou non.


Ils sont sages, grands, immuables, silencieux, généreux.

Lorsqu'il m'arrive de lever les yeux pour les admirer, leur bonté me coupe le souffle. Mon égo et mes petits tracas du quotidien me semblent bien peu de choses, face à cette Sérénité, cette Solidité.



Les arbres sont de bons guides,

sur le bord du Chemin que nous avons choisi de suivre !




mardi 24 mars 2009

rêver les yeux ouverts








Je vous confie le rêve qui est venu me visiter cette nuit ... mais avant, quelques petits "pré-requis" :


Dans ma chambre, en haut de ma bibliothèque, trône une statuette de bouddha, ressemblant à l'illustration de ce billet. Elle est sculptée dans un bois sombre, sans doute de l'ébène. Les yeux du bouddha sont clos, son visage ouvert et concentré.
C'est un bouddha issu de l'art khmer.


Dans mon rêve, je prends cette statue et je la pose sur le rebord de ma fenêtre, à la lumière du jour. Je l'observe ... quand ... ses yeux s'ouvrent ! Le blanc de l'oeil tranche étonnamment avec la couleur chocolat du reste du corps. J'ai un mouvement de recul, de peur. Mais son regard est tranquille, et il me parle. Pourtant, sa bouche ne bouge pas ! Il n'y a que ses yeux qui sont en mouvement. Il me demande de le reposer à sa place. Cependant, sur la dernière étagère de la biblio, il y a d'autres objets posés. Il me demande de les descendre sur l'étagère d'en dessous, pour qu'il soit ainsi le seul sur "son" étagère.


J'essaie de me rappeler son regard mais ... les choses m'échappent.

Let it Be !




dimanche 22 mars 2009

Je savoure l'Essence








Le soleil, la lune, les étoiles, l’espace, l’air, le feu, l’eau et la terre, le « mien » et le « tien » - tout cela apparaît en moi. Je suis donc le fondement de la multitude des êtres.


Je savoure l’Essence qui donne à la fois jouissance et délivrance, cette Essence qui brille, indéfinissable, qui embrasse tout, éternelle, débordante de la joie de n’être que Conscience.


Je goûte sans trêve mon propre Soi impérissable, radieux, indéfinissable, qui embrasse tout, éternelle, débordante de la joie de n’être que Conscience.


L’Essence est éternellement réalisée. Elle n’est pas à atteindre ou à réaliser. Celui qui nourrit le désir de (la) réaliser ou de l’atteindre sera toujours autre que Shiva.


Râmeshvar Jhâ, La liberté de la conscience






(source : http://shivaisme-du-cachemire.skynetblogs.be/ )

samedi 21 mars 2009

333





333 promeneurs à ce jour ... le premier jour du printemps !

c'est un beau nombre,

tout rond,

bienveillant,

épanoui,

comblé.


Merci à vous, promeneurs de tous les horizons, pour vos visites !
Je regrette, lorsque vous passez par ce blog, de ne pas pouvoir vous offrir un thé, un café, ou ce qu'il vous plairait de boire... ! Ce serait amusant !



Bon week-end à tous !




mardi 17 mars 2009

Colère ... et agronomie !






Hier soir,


une métaphore m'est venue à l'esprit.


Considérons que, lorsque nous nous mettons en colère, nous semons des graines, dans une terre fertile, riche, généreuse. Ces graines donneront des plantes bien fournies, visibles, qui prennent de la place, fleurissent bien ... qui marquent. Qui portent leurs fruits.


Le sac de graine ?
Il s'agit de nous.
(N'oublions pas que toutes nos émotions ne sont produites que par nous-mêmes !).



Nous pouvons choisir de ne pas jeter les graines au vent pour qu'elles ensèment la terre.


Nous pouvons choisir de ne pas les faire grandir, de ne pas les confier à la terre.



Nous pouvons choisir de reposer la graine dans le sac ...


... et pourquoi pas d'en choisir une autre ?




Camélia du jardin familial

mercredi 4 mars 2009

la désautomatisation







Parfois (souvent), l'Automatique prédomine dans nos actes.


Faire la vaisselle, marcher, manger ... se brosser les dents !

Bien sûr, il y a une part d'automatisme dans ces actes. Et heureusement ! Nous n'avons pas à élaborer, mentalement, le schéma moteur avant de faire l'action. Crisper le biceps, lever le bras, ouvrir la main, écarter les doigts, agiter l'avant-bras.

Ce n'est pas de cette automatisme dont je parle ; je parle de l'autre, celui qui efface la conscience, celui qui nous montre toutes les tâches accomplies sous le même jour morne, celui qui nous lasse du quotidien.

Parfois, (lorsque j'y pense ...), je tente de savourer chacun des gestes que je fais, aussi banal soit-il. J'essaie de le faire parfait, élégant, efficace. (J'avoue que cela lui donne d'ailleurs une certaine lenteur, et c'est tant mieux !).


En bref, j'aimerais arriver à mettre le plus de Vie possible dans ce geste !



Tortue ...







Cette nuit,

j'ai fait un rêve ... riche d'enseignement !


J'étais comme en entraînement, sous l'oeil avisé d'un "Maître", un Sage.

Mon rôle était d'aller dans une salle sombre et froide, dans laquelle il y avait une piscine. Il y avait une petite pièce close attenante à cette salle pour recevoir les instructions de mon maître ... ou se protéger !

Premier essai : je rentre dans la salle ... quand j'entends un bruit terrifiant, des vapeurs froides et lugubres sortant de la piscine ... et enfin une immense araignée jaune striée de vert foncer sur moi en roulant sur elle-même, dans les airs. Je me réfugie aussitôt dans la petite pièce.


Là, le maître me rappelle à l'ordre en me disant quelque chose comme "tu peux la maîtriser, allez, repars ! pense à ce que je t'ai dit !".


J'y retourne ... mais même chose : je reviens dare-dare dans la pièce protégée, toute en sueur.

Mêmes interjections du Maître qui me demande d'y retourner !


J'y retourne ... je reste toujours autant pétrifiée devant l'araignée surgissant de l'eau et qui commence à faire des roulades sur place avant de foncer sur moi ... quand je me mets soudainement à l'Aimer.

A diriger des pensées de compassion pour elle, à me dire qu'elle aussi est animée par la Vie, que c'est une Soeur, avec ses souffrances, ses vécus, et qu'elle est comme moi : Vivante.


Aussitôt ... la voilà qui se fige, et qui se métamorphose en une innocente tortue !
Je caresse sa carapace humide, et je me rappelle lui avoir dit ces mots :
"Toi aussi tu es l'oeuvre de Dieu".





dimanche 1 mars 2009

Vraiment Moi






Y a kêk'chose qui respire,
mais c'est pas vraiment Moi.



Y a kêk'chose qui bouge,
mais c'est pas vraiment Moi.



Y a kêk'chose qui pense,
mais c'est pas vraiment Moi.



Y a kêk'chose qui parle,
mais c'est pas vraiment Moi.



Y a kêk'chose qui ressent,
mais c'est pas vraiment Moi.



Y a kêk'chose qui mange, qui boit,
mais c'est pas vraiment Moi.



Alors,
c'est Quoi "Vraiment Moi" ?



?







Qu'est-ce que l'Essentiel ?

Où est-il ?






l'amour dans les champs






Faire l'amour dans la nature ...


le bleu du ciel sur les épaules,

la brise qui caresse la peau nue,

les herbes sèches qui frissonnent,

les clins d'oeil des boutons d'or,

le soleil qui illumine les peaux,


et toujours l'espace complice tout autour.


On lui confie l'amour comme un secret,

la nature est le plus beau des écrins pour les soupirs,
les mots tendres, la sensualité, le plaisir, l'abandon,
l'intimité des corps et des coeurs.




mardi 24 février 2009

La parabole du fermier et du blé, Osho







La souffrance veut seulement dire que les choses ne cadrent pas avec vos désirs et les choses ne cadrent jamais avec vos désirs, elles ne le peuvent pas. Les choses suivent tout simplement leur nature.
Lao Tzu nomme cette nature Tao, Bouddha l'appelle Dharma et Mahâvîra a défini la religion comme étant "la nature des choses". On ne peut rien y faire; Le feu est chaud et l'eau est froide.
Le sage est celui qui s'abandonne à la nature des choses et lorsque vous suivez la nature des choses, aucune ombre n'est projetée. Il n'y a plus de souffrance, alors même la tristesse est lumineuse, alors même la tristesse a une beauté. Ce n'est pas qu'il n'y aura plus de tristesse, la tristesse viendra mais elle ne sera pas votre ennemie, vous deviendrez son ami parce que vous en comprendrez sa nécessité. Vous serez à même de voir sa grâce et vous serez à même de voir pourquoi elle est là et pourquoi elle est nécessaire.

J'ai entendu une ancienne parabole. Elle doit être très ancienne, car en ce temps là Dieu habitait encore sur terre.
Un jour un homme, un vieux fermier vint le voir et lui dit: "Écoute, il se peut que tu sois Dieu et que tu aies créé le monde, mais une chose est certaine, tu n'es pas fermier. Tu ne connais même pas le b.a.ba. de l'agriculture. Tu as quelque chose à apprendre !"
"Soit" répondit Dieu "quel est ton conseil ?"
Le fermier poursuivit: "Accorde-moi un an et pendant cette année permets que les choses se passent comme je l'entends, puis vois ce qui arrive; la pauvreté disparaîtra !"
Dieu y consentit et une année fut accordée au fermier. Naturellement celui-ci demanda ce qu'il y avait de mieux; pas de tonnerre, pas de vents violents, pas de dangers pour la moisson. Tout se déroulait le mieux du monde et il était heureux. Le blé poussait si bien ! Lorsqu'il voulait du soleil, il y avait du soleil; lorsqu'il désirait de la pluie, il y avait de la pluie; et autant qu'il en voulait. Cette année là tout était parfait, mathématiquement parfait.
Mais lorsque la récolte fut moissonnée, il n'y avait pas de grains dans les épis. Le fermier en fut surpris. Il demanda à Dieu: "Que s'est-il passé ? Qu'est-ce qui n'a pas marché ?"
Dieu répondit: "Parce qu'il n'y a pas eu de défi, parce qu'il n'y a eu aucun conflit, aucune friction, parce que tu as évité tout ce qui était mauvais, le blé est resté impuissant. Un peu de lutte est nécessaire, les orages sont nécessaires, le tonnerre, les éclairs sont nécessaires. Ils secouent et éveillent l'âme à l'intérieur du blé".

Cette parabole est d'une immense valeur. Si vous n'êtes qu'heureux, encore heureux et toujours heureux, le bonheur perdra tout son sens. C'est comme si quelqu'un écrivait avec de la craie blanche sur un mur blanc; jamais personne ne pourra le lire, vous devez écrire sur un tableau noir alors tout devient clair. La nuit est aussi nécessaire que le jour et les jours de tristesse sont aussi essentiels que les jours de bonheur.
C'est ce que j'appelle la compréhension. Dès que vous comprenez, vous vous laissez aller et dans ce laisser aller se trouve l'abandon. Vous dites: "Que ta volonté soit faite" et aussi "Fais ce que tu penses être juste. Si aujourd'hui il faut des nuages, donne-moi des nuages. Ne m'écoute pas, ma compréhension est minuscule. Qu'est-ce que je connais de la vie et de ses secrets ? Ne m'écoute pas ! Continue à faire ce que tu dois faire !"
Et peu à peu, au fur et à mesure que vous percevez le rythme de la vie, le rythme de la dualité, le rythme de la polarité, vous cessez de demander, vous cessez de choisir.
Voilà le secret ! Vivez avec ce secret et voyez-en la beauté. Vivez avec ce secret et vous serez soudain surpris de l'immensité de la bénédiction de la vie. Quelle abondance vous est offerte à chaque instant !









(piqué sur le blog de Vincent : http://bajochez.blogspot.com/)

lundi 23 février 2009

Mieux comprendre la réalité "l'art de la méditation" de M.Ricard, p 105






Que faut-il entendre par réalité ? Selon le bouddhisme, il s'agit de la nature véritable des choses, non modifiée par les fabrications mentales qui creusent un fossé entre la façon dont les chsoes nous apparaissent et ce qu'elles sont véritablement. Ce désaccord engendre d'incessants conflits avec le monde. Habituellement, en effet, nous percevons le monde extérieur comme un ensemble d'entités autonomes auxquelles nous attribuons des caractéristiques qui semblent leur appartenir en propre. Les choses nous apparaissent comme étant intrinsèquement "plaisantes" ou "déplaisantes", et les gens comme fondamentalement "bons" ou "mauvais". Le "moi" qui les perçoit nous semble tout aussi réel et concret. Cette méprise, que le bouddhisme appelle ignorance, engendre de puissants réflexes d'attachement et d'aversion qui mènent généralement à une kyrielle de souffrances.

Selon l'analyse bouddhiste, le monde résulte du concours d'un nombre infini de causes et de conditions en perpétuel changement. Comme un arc-en-ciel qui se forme au moment précis où le soleil brille sur un rideau de pluie, et s'évanouir dès que l'un des facteurs contribuant à sa formation n'est plus présent, les phénomènes existent sur un mode essentiellement interdépendant et n'ont donc pas d'existence autonome et permanente. La réalité ultime est donc ce que l'on appelle la vacuité d'existence propre des phénomènes animés et inanimés. Tout est relation, rien n'existe en soi et par soi. Lorsque cette notion essentielle est comprise et intériorisée, la perception erronée qu'on avait de notre moi et du monde liasse place à une juste compréhension de la nature des choses et des êtres : la connaissance. Celle-ci n'est pas une simple construction intellectuelle ni un ensemble d'informations ; elle procède d'une démarche essentielle qui permet d'éliminer progressivement l'aveuglement mental et les émotions perturbatrices qui en découlent et, par là même, les cuases principales de notre mal-être.





La vision pénétrante, "l'art de la méditation" de M. Ricard, p 103







Pourquoi est-il si important d'avoir une vision correcte de la réalité ? Cela peut paraître bien théorique, mais ce ne l'est pas du tout. Notre façon façon de percevoir les autres et le monde en général influe considérablement sur notre façon d'être et notre comportement. Nous surimposons constamment au monde notre vision tronquée de la réalité, et les déformations qui en résultent sont autant de causes de frustration et de tourments, puisqu'elles finissent inévitablement par se heurter à la réalité. Combien de fois n'avons-nous pas considéré quelqu'un ou quelque chose comme étant totalement haïssable ? Avec quelle force nous agrippons-nous au "moi" et au "mien", persuadés de la solidité de ces concepts ?

Imaginons maintenant que nous percevions le monde des phénomènes comme un flux dynamique df'événements interdépendants dont les caractéristiques sans cesse changeantes résultent d'innombrables causes et conditions et n'appartiennent pas intrinsèquement aux objets qu'elles définissent. Les concepts de "moi" et de "mien" nous apparaîtraient beaucoup plus fluides et ne feraient plus l'objet de fixations aussi puissantes.

Cultiver la vision pénétrante est donc une pratique essentielle pour éradiquer la souffrance et les incompréhensions fondamentales qui en sont la source.

Pour développer cette vision pénétrante, il est indispensable d'avoir l'esprit clair, concentré et stable, d'où l'importance d'avoir préparé clui-ci par la pratique du calme intérieur, shamatha. Toutefois, comme nous l'avons vu, cette dernière à elle seule ne suffit pas. Shamantha permet d'apaiser momentanément les émotions perturbatrices, mais pas de les éradiquer. Il est donc indispensable d'avoir recours à la vision pénétrante qui permet de reconnaître la nature fondamentale de la conscience, la façon dont les émotions surgissent et s'enchaînent, comment nos fabircations mentales renforcent notre égocentrisme.

La vision pénétrante nous permettra, par l'analyse puis par l'expérience directe, de comprendre que les phénomènes sont impermanents, interdépendants, et de ce fait dénués de l'existence autonome et tangible que nous leur attribuons d'ordinaire. Il en résultera davantage de vérité et de liberté dans notre manière de percevoir le monde. Nous ne serons plus prisonniers de notre vision égocentrique et gérerons plus facilement les réactions émotionnelles engendrées par notre interaction avec qui nous entoure.





Cessons de nous identifier à nos émotions, "l'art de la méditation" de M. Ricard, p 118







La deuxième manière de faire face aux émotions perturbatrices consiste à nous dissocier mentalement de l'émotion qui nous afflige. Habituellement, nous nous identifions complètement à nos émotions. Lorsque nous sommes pris d'un accès de colère, nous ne faisons qu'un avec elle. Elle est omniprésente en notre esprit et ne laisse aucune place à d'autres états mentaux tels que la paix intérieure, la patience, ou la prise en considération des raisons qui pourraient calmer notre mécontentement. Pourtant, si, à ce moment-là, nous sommes encore capables d'un peu de présence d'esprit -une capacité que l'on peut s'entraîner à développer-, nous pouvons cesser de nous identifier à la colère.

L'esprit est en effet capable d'examiner ce uqi se passe en lui. Il suffit pour cela qu'il observe ses émotions comme nou sle ferions pour un événement extérieur se produisant devant nos yeux. Or, la part de notre esprit qui est consciente de la colère est simplement consciente : elle n'est pas en colère. Autrement dit, la pleine conscience n'est pas affectée par l'émotion qu'elle observe. Comprendre, cela permet de prendre de la distance, de se rendre compte que cette émotion 'a aucune substance, et de lui laisser l'espace suffisant pour qu'elle se dissolve par elle-même.

Ce faisant, nous évitons deux extrêmes aussi préjudiciables l'un que l'autre : réprimer l'émotion, qui restera quelque part dans un coin sombre de notre conscience, comme une bombe à retardement, ou la laisser exploser, au détriment de ceux qui nous entourent et de notre propre paix intérieure. Ne plus s'identifier aux émotions constitue un antidote fondamental applicable en toutes circonstances.





samedi 21 février 2009

Froid





Depuis le début de l'hiver,

je m'essaie à un exercice physique :

je laisse le frisson m'envahir, mais sans me crisper.
Cela produit des ondes en moi, glacées.
Je sens qu'elles me traversent, mais je sens qu'elles ne me pénètrent pas -paradoxe !-
Je ne leur donne pas ce droit-là.
Elles glissent sur moi.
Je me laisse travailler par elles, sans avoir ce sursaut de froid que j'avais auparavant (ce qui faisait si souvent sursauter de surprise mes voisins devant sa violence !).


Je sens qu'à présent, le frisson est plus bref.
Mon corps sait l'accueillir,
sans qu'il se répercute douloureusement.
Il ne le cultive pas, comme avant lorsqu'il se crispait !




Je sens que cet exercice physique en appelle un autre, plus spirituel :
pourquoi ne pas tenter la même chose pour le désagréable que je ressens devant certains événements ?



jeudi 19 février 2009

Spontané





L'Être,

c'est dans la poitrine,

dans le Coeur,

au Centre.



Pas dans la tête,

pas dans la tourmente des pensées,

pas dans la torture des mots.




lundi 16 février 2009

Envol







Cette nuit,

j'ai volé.


C'était si vrai, si pur, si beau !
Cela faisait si longtemps !


Il y avait une petite brise, dans une coquette rue.

Je me mets à courir, tranquillement. Avec une âme d'enfant. Et le vent tout d'un coup me porte. Tous les deux, nous nous unissons pour accélérer.
J'ose peu à peu incliner d'avantage le buste en avant, tendre mes bras droit devant. Je suis persuadée que je ne rêve pas ! Je me dis "enfin...". Je croise le regard ébahi de certains automobilistes. Pourtant c'est si simple, si facile !

Il faut juste lâcher.
Lâcher le contact avec le sol.
Faire confiance au vent.

(à ce propos, l'élément des natifs de la balance est l'air !)


La différence entre ce rêve et les autres que j'ai pu faire dans lesquels je volais, c'est qu'ici le vent entre en jeu. Auparavant, je volais seule, sans aide. Ici, c'est une vraie collaboration avec le vent.


En jetant un oeil sur la signification de certains rêve,
je lis que le vol, l'envol, peut être lu comme une aspiration à une libération, à une certaine élévation.

Intéressant :-)

à creuser !





samedi 14 février 2009

Témoin

Mon travail du moment est de tenter de me concentrer sur ce qui est le Témoin en moi.

L'Essence qui ne bouge pas, qui observe, sans prendre parti, sans rejeter.

Celle qui me calme, m'apaise, m'aplanit, m'éclaircit.


Je dois apprendre à lui ménager un grand Espace en moi.

Un espace vierge.


La vie quotidienne est un vrai terrain d'entraînement !

vendredi 13 février 2009

Réconciliation





Une amie me raconte qu'elle est en train de se disputer avec son amoureux -par dialogue instantané ... c'est dire les malentendus possibles et inimaginables !-.

Il l'envoie balader,

elle aussi,

il en arrive même à lui dire qu'il ne veut pas la voir finalement, alors qu'une rencontre est prévue de longue date entre eux ! -ils habitent à plusieurs centaines de km l'un de l'autre-


Alors,

je lui dis :

"dis lui "je t'aime", ça va le calmer."



Elle le lui dit aussitôt ... suite à quoi leur conversation s'est effectivement adoucie !



Le fond des disputes n'est-il pas finalement l'oubli de l'amour ? de l'autre pour soi ... ou de soi pour l'autre ? Ou même ... de soi pour soi ?




vendredi 6 février 2009

Les bonnes surprises.







La Vie nous offre parfois de bonnes surprises.

A moins que ce soit notre sensibilité qui les interprête comme "bonnes" ?



Comme ce soir, où je n'avais rien de prévu, à part des révisions pour mes exams.

(Réjouissant !).


Un pote m'appelle en fin d'aprem pour m'inviter à un concert de Jazz.

Fait étonnant : j'ai écouté toute la semaine un disque du Brubeck Quartet, du pur Jazz.


Parfois y a des choses comme ça .... :)



mercredi 4 février 2009

coup d'oeil






Ce soir je suis un peu triste.


Allez,

pour ne pas m'embourber,

je lis avec Attention cette phrase dite par Svami Prajnanpad :

Tout est neutre, tout est absolu, chaque chose est comme elle est.
C’est vous qui la faites apparaître bonne ou mauvaise, agréable ou pénible.






mardi 3 février 2009

99





Tiens !

Je viens de voir sur mon compteur le chiffre 99 ...

On dirait deux personnages se câlinant, le dos de l'un collé au ventre de l'autre.


Depuis quelques semaines j'ai observé une augmentation significative du nombre de visites, et j'ai lu tous tes commentaires avec un vrai Sourire aux lèvres.
-Oui cher Visiteur je me permets de te tutoyer et par là de faire de ce billet TON billet, celui qui T'est adressé spécialement à Toi ;-) -


Je te remercie de tout mon coeur d'avoir laissé tes yeux parcourir mes pattes de mouches, d'avoir laissé à l'occasion une trace de ton passage, et aussi, par ta présence parfois silencieuse, de m'avoir fait progresser sur le Chemin, de m'avoir donné l'envie de le poursuivre.


Merci !


dimanche 1 février 2009

Amitié





J'ai pu observer des manières de vivre et de donner l'amitié très différentes.

J'ai connu une amie très possessive, jalouse, qui exigeait l'exclusivité (était-elle amoureuse ? je me demande parfois !). J'ai mis fin à notre amitié après avoir pris conscience qu'elle m'étouffait littéralement, elle me vampait. Avec elle je n'étais pas moi-même, entière. J'étais son objet ! Objet dont elle était complètement dépendante par ailleurs ...


Depuis, je vis l'amitié beaucoup plus sereinement, plus simplement.
Je n'ai jamais rompu avec des amis à cause de la distance ou du temps qui avait passé entre chaque rencontre. Au contraire, j'adore retrouver un ami après des années. Voir que nos chemins se sont séparés, le voir changé et en même temps semblable à avant. Une complicité, une fidélité à notre jeunesse et à notre histoire nous lie intimement.


Je n'ai jamais souffert du manque en amitié.
De l'absence.

De même que je ne me suis jamais fâchée avec un ami.

Je pense que j'arrive à toucher là un trait de l'amour-sans-souffrance.

J'aimerais m'inspirer de cette façon de vivre "l'Amour de l'Amitié" dans toutes les relations que j'entretiens.


Ce serait un grand pas en avant !



jeudi 29 janvier 2009

Balade, jeudi 29 Janvier







Se nourrir du rouge.

Se repaître du son du piano.

Savourer le parfum des fleurs, exposées devant la devanture d'un fleuriste.

Déguster l'air printanier qui semble chatouiller les arbres, les rues, l'air ambiant.

Sourire devant un petit enfant chantonnant La Marche Turque de Mozart.

Être tout entière dans la perception.

Prendre des photos, spontanées, des lieux de passage (des passages de lieux ?).

Faire un détour inhabituel pour saluer l'église d'une petite place discrète.


S'effacer devant ce qui surgit.





mercredi 28 janvier 2009

Agir, Colère





Agir ... et non réagir.





La réaction n'apporte rien, on la subit. Un plat est brûlant, on le repose illico sur la table (ou bien on le laisse tomber !).



Nous n'avons pas imprimé à ce geste notre volonté, notre "marque". Il n'y a pas de création.



Agir, c'est autre chose.

Agir, ne serait-ce pas une part de "non-action", justement ?


Récemment, j'ai ressenti de la colère en moi.
Je me suis sentie fâchée, contrariée.
J'ai fermé les yeux. Je me suis concentrée sur les sensations vives de mon corps. Le bout de mes doigts vibrant, la chaleur envahissant mes joues, le rythme endiablé de mon coeur.
J'ai essayé de me poser en Observatrice. Juste Témoin.
Pour arriver enfin à me détacher de cette colère, de sa raison, de sa direction.

Et ...


Je n'ai pas réussi !

(quelle chute ;-) )

Le point positif est d'avoir pu être Observatrice quelques instants.
D'avoir senti une sorte de centre stable au fond de moi, serein, qui observait mes réactions physiques et mentales avec une belle distance.

Mais je crois que si ma tentative a échoué, c'est en partie parce que j'ai manqué de compréhension, d'indulgence envers moi-même. Mon désir d'anéantir cette colère était trop froid, trop brut, pas assez humain. Je n'ai pas assez accompagné cette colère vers la sortie justement ... comme on raccompagnerait un hôte.

Même si elle s'est évanouie, a cédé du terrain, pour finir par partir, elle m'a laissé une amertume à la bouche.
Je crois qu'elle est s'est retirée douloureusement de moi.
Ce n'était pas une bonne séparation.

A creuser...
A retenter ...

Que de travail ...
mais que d'apprentissages,
que de découvertes !

A l'avenir j'essaierai de revenir sur ces points-là, sur mes faiblesses, sur les nids de poule de mon Chemin. Je crois qu'en dire à chaque fois un mot, sans forcément que ce soit une analyse poussée, m'aidera beaucoup.

Ce que je retiendrai de cette petite histoire est qu'il faut autant que possible être souple, indulgent, bienveillant avec soi-même.


Allez,

au dodo maintenant !

(C'est fou comme la colère peut épuiser !)



Le rihihihire






Le rire.

Propre de l'homme, i paraît.

Ce que j'en retiens est surtout qu'il est une vraie intimité.
Je crois que lorsqu'on a entendu rire quelqu'un, on effectue un pas décisif dans la connaissance qu'on a d'elle !

Il peut être aigu, rauque, grave, en cascade, soufflé, sur l'expiration, sur l'inspiration, discret, en éclats, silencieux, étouffé, portant.

Hystérique, joyeux, moqueur, méchant, cynique, jaune, franc, pincé, nasonné.

Ouarf ouarf ! niark niark ! hihihihi ! hahahaha ! hohohoho ! iiiiik iiiiik iiiiik !

Hurler de rire
Mourir de rire
Pouffer de rire
Être plié en quatre
Rire comme un bossu
Rire comme une baleine
Rire à gorge déployée
Rire sous cape
Rire dans sa barbe
Rire aux éclats
Rire aux larmes



J'ai l'impression que lorsque je surprends le rire de quelqu'un, c'est comme s'il m'ouvrait une de ses portes. Comme un don.


Un des moments délicieux de ma journée peut être un fou rire collectif :

Cet après-midi, avec des amies, nous étions à la cafétéria.
Nous riions très franchement, chacune avec notre timbre, nos vocalises. Les têtes se retournaient, je crois que si j'avais peint un tableau topographique de cette scène, j'aurais représenté un fond sombre, gris, avec dans le coin en bas à droite une tache orange vif.

J'associe toujours le rire à une couleur très vive, chaude, éclatante.
S'il était une odeur, ce serait quelque chose de fort, appétissant.
Une texture ? ce serait une sorte de mousse, ferme mais aérée. Du genre blancs en neige pour faire des macarons.


Rire me détend,
me dynamise,
me requinque.

Le rire est une sorte d'orgasme émotif.
Certains rires me procurent un vrai plaisir !
Et je sens que mon corps aime cela.


Et vous, à quoi ressemble votre rire ?
Quelles sont les choses qui vous font le plus rire ?

A vos claviers,
à vos zygomatiques !




samedi 24 janvier 2009

balade








Cet après-midi,

je me suis baladée dans la campagne.

Il semble que j'aie eu la bénédiction des éléments puisqu'après s'être caché derrière les cordes tombées dans la matinée, finalement le soleil a daigné offrir sa lumière et sa chaleur.

Il était aux alentours de 17 heures, le soleil n'allait pas tarder à se coucher.
J'ai pris un petit chemin où je ne risquais pas de croiser de voiture.
Sur le bas côté il y avait une sorte de petit ruisseau, mélodieux, et de l'autre côté, un champ d'hiver, avec ses moignons de paille, épargnés par les moissonneuses, qui émergeaient, tout drus, de la terre brune. En arrière plan, il y avait une bordure d'arbres, aux branches nues, virginales. Depuis quelques saisons, j'aime les arbres d'hiver. Longtemps ils me sont apparus comme déprimants, triste, moroses. Mais à présent je les trouve grâcieux et plein de charme.


Sur le chemin du retour, je me suis dit que la vie coulait. En moi. Comme ça. Comme elle coulait chez tout les êtres. J'étais comme un instrument de musique entre ses mains. Avec ma personnalité, mes traits, mes vécus. La vie agit à travers moi.




dimanche 18 janvier 2009

Prénom





Nous avons Tous un prénom.

On s'identifie à Lui.
Ou ne devrions-nous pas plutôt dire "on s'identificationne" à lui ?

Hier, avec un ami, nous parlions de mon prénom.
Nous le décortiquions, du point de vue phonémique, et sur ce qu'il nous évoquait, etc.

C'était vraiment étrange comme, du fait de le mettre là, sur la table, en tant qu'objet d'étude, j'avais oublié que c'était le "mien" !
Il me semblait pendant ce petit exercice que je n'avais pas de prénom. Que ce dont on était en train de parler était distinct de moi, était quelque chose, un objet.

Finalement, un prénom n'est qu'une limite, quelque chose qui permet d'être appelé, d'être distingué. Et encore, sauf rares exceptions, chacun de nos prénoms est au minimum porté par deux personnes sur Terre !

En somme, un prénom est loin de nous définir, même s'il sert à nous identificationner. Etrange paradoxe.



jeudi 15 janvier 2009

clémentine





Pour mon goûter,

j'ai mangé trois clémentines.

Je me suis amusée à être dans chacun de mes gestes,

chacun des sons,

chacune des couleurs.


C'est fou comme l'épluchage m'a semblé bruyant !

C'était ... reposant.

Pas de pensées parasites.

Rien que l'événement qui arrivait, nu.




lundi 12 janvier 2009

Avoir ? Être ?




Avoir, c'est rajouter quelque chose qui vient de l'extérieur.

Prendre, prélever, saisir.



Être, c'est se pencher sur ce qui est en nous, à l'intérieur.

Le révéler.


Pour Être, nul besoin d'Avoir, donc de prendre autre part !
Tout ce qu'il nous faut pour Être est déjà là, ici.



dimanche 11 janvier 2009

expérience

Hier soir,

une expérience étrange s'est produite.


Je lisais un roman -un polar : j'adore !-, quand mes yeux ont quitté les mots pour se poser sur mes doigts, l'arrondi de leurs ongles. Je m'apprêtais à reprendre ma lecture quand soudain je me fis la réflexion que ces doigts n'étaient pas à moi !

Non pas qu'ils aient appartenu à quelqu'un d'autre, mais ... ils n'étaient pas à moi ; ou autrement dit : ils n'étaient pas moi.

C'était très curieux comme sensation !
Comme si j'avais été locataire de mon corps !

Jean Klein (encore !)

Ce texte est extrait de l'ouvrage de Jean Klein : Qui suis-je, la quête sacrée. Albin Michel 1989


Être humain, c'est être relié. En tant qu'êtres humains, nous vivons en relation avec les éléments: le soleil, la lune, les pierres sur le sol et tous les êtres vivants. Mais qu'est-ce que "être relié ", "vivre en relation avec" signifient? En général, lorsque nous utilisons ces mots, nous voulons dire un lien de quelque sorte entre des entités individuelles, d'objet à objet, ou de sujet à objet. Le mot " relation" présuppose ici séparation, la jonction de plusieurs fractions. Cette vision fractionnelle de la notion de relation est purement conceptuelle. C'est une fiction du mental et cela n'a rien à voir avec la perception pure, la réalité, ce qui est réellement.


Lorsque nous vivons libres de toutes idées et projections, nous entrons en contact direct avec notre environnement. Pratiquement, donc, avant de pouvoir être reliés à notre environnement. nous devons d'abord savoir comment être reliés à ce qui est le plus proche de nous: notre corps, nos sens, notre mental. Le seul obstacle à une perception claire de notre nature véritable est l'idée maîtresse d'être un individu séparé, vivant dans un monde avec d'autres individus séparés.


Nous avons une image de nous-mêmes. Cette image peut seulement être maintenue en rapport avec des objets, elle transforme donc notre environnement en objets, amis, enfants, époux, intelligence, compte en banque, etc., et rentre alors dans ce qu'elle appelle une "relation personnelle" avec ces projections. L'idée fantasque d'un soi est une contraction, une limitation de la globalité, de l'être réel. Lorsque cette notion meurt, nous trouvons notre expansion naturelle, notre paix, notre globalité sans périphérie ni centre, extérieur ni intérieur. Sans notion d'individu il n'y a pas sensation d'être séparé, et l'on ressent une unité avec toute chose.


Nous percevons alors l'environnement comme des occurrences apparaissant dans une globalité sans restrictions. Et lorsque notre amant ou nos enfants quittent la maison, ou que notre compte en banque baisse, ce sont des événements qui se produisent en nous. La vigilance reste constante.


Tout phénomène, toute existence est une expression au sein, de la globalité, et toutes les variétés d'expressions n'ont un sens et un rapport qu'uniquement dans cette lumière. Etre en relation, c'est être en relation à l'intérieur du Tout. Puisqu'il n'y a pas rencontre des fractions dans le Tout, il n'y a pas d' " autre ". Donc, à strictement parler, dans la relation parfaite, il n'y a pas rapport, il n'y a pas dualité - il y a seulement globalité.
Toute perception pointe directement vers notre être premier, vers la paix, le non-état naturel commun à toute existence.

Ainsi, en langage humain, être en relation c'est être en communion avec le Tout. Dans cette communion la soi-disant présence de l'autre est ressentie comme un don spontané, et notre propre présence est une réception spontanée. Il n'y a plus sensation de manque, donc du besoin d'exister, parce que le seul fait de recevoir nous amène à notre ouverture.


Lorsque nous vivons dans l'ouverture la première impulsion est d'offrir.
Etre dans l'ouverture et dans le mouvement spontané d'offrande, c'est l'amour.

L'amour est méditation; c'est une nouvelle dimension donnée à la vie.


Vous dites qu'il n'y a pas d'autre, mais vous ne pouvez pas dire qu'il n'y a pas de différences entre les gens.

J'ai mon caractère et mes capacités, tout comme d'autres ont les leurs.Vous vivez dans une contraction, pensant que vous êtes un individu. Où les termes " moi " et " mien" trouvent-ils une signification? Lorsque vous regardez vraiment en vous-même, vous ne pouvez pas dire que le corps vous appartient. Vous êtes le résultat de la rencontre de deux personnes, chaque parent avait lui-même deux parents, et ainsi de suite... Toute l'humanité est en vous. Vous êtes ce que vous absorbez. Vous mangez des légumes, du poisson, de la viande; ceux-ci dépendent de la lumière, du soleil, de la chaleur. La lumière est liée à la lune et les étoiles sont toutes reliées entre elles. II n'y a rien de personnel en nous. Le corps est en relation organique avec l'univers, il est constitué des mêmes éléments que tout le reste. La composition des éléments varie, mais cette variation est presque négligeable chez les êtres humains. II se peut qu'il y ait des différences dans la structure ou la couleur, mais la constitution et le fonctionnement sont les mêmes en chacun de nous. Il n'y a rien de personnel dans le cœur, le foie, les reins, les yeux, les oreilles ou la peau, ni dans les éléments qui constituent les schémas de comportement, de pensée, de réactions, de colère, de jalousie, de compétition, de comparaison, etc. Ce sont tous les mêmes états émotionnels. Le corps-mental fonctionne d'une manière universelle, et le soin que l'on doit en prendre est identique chez tous.
Vous devez comprendre et coopérer avec le corps. C'est l'ignorance du mécanisme qui crée le conflit. L'investigation peut seulement être menée dans la vie quotidienne. Votre mental et votre corps se reflètent dans votre comportement du matin au soir. Votre attention doit être bipolarisée, observant les champs intérieur et extérieur.
Les relations sont le miroir dans lequel se reflète votre être intérieur. Soyez conscient d'être un chaînon dans la chaîne de l'existence. Lorsque vous ressentez vraiment cela, l'accent n'est plus mis sur le fait d'être un individu, et vous sortez spontanément de votre restriction. Vous ne vivez plus dans l'isolement, dans l'autonomie. Etre en relation est le pressentiment de la Présence.


Ainsi, l'individu n'existe pas en tant qu'entité isolée; mais la personnalité n'existe-t-elle pas comme une partie unique du tout?


La personne n'est en réalité que persona, masque, cependant elle est devenue synonyme de l'idée d'individu, d'une entité séparée et continue. La personnalité n'est pas la constante que nous imaginons. Ce n'est, en fait, qu'une réorchestration temporaire de tous nos sens, imagination et intelligence, selon chaque situation. Il n'y a pas de répétitions dans la vie, et chaque réorchestration est unique et originale comme les dessins d'un kaléidoscope. L'erreur est de s'identifier à la personnalité, de la conceptualiser dans la mémoire et de nous prendre ensuite dans cette collection d'images cristallisées plutôt que de laisser toutes les émotions, perceptions et pensées se développer et mourir en nous. Nous sommes dans un théâtre, regardant notre propre pièce se jouer sur la scène. L'acteur est toujours " derrière" sa persona. Il semble être complètement perdu dans la souffrance, dans le fait d'être un héros, un amant, un bandit; mais toutes ces apparitions se situent dans la présence globale. Cette présence n'est pas comparable à une attitude détachée, à la position de témoin. Ce n'est pas une sensation d'être séparé,"en dehors ". C'est la présence de la totalité, de l'amour d'où tout découle. Lorsque aucune situation n'appelle l'activité, nous demeurons dans le vide de toute activité, dans cette présence.


Lorsque l'on n'est plus identifié à la personne, comment la vie en est-elle affectée?


La première chose que vous remarquez, c'est combien plus riches et plus profondes sont vos perceptions. La communication en devient d'autant plus variée. En général, nous sommes fixés dans des schémas de communication; mais lorsque nous vivons dans l'ouverture, une grande sensibilité surgit, une sensibilité dont nous n'avons jamais rêvé.

Lorsque nous appréhendons notre environnement à partir de la totalité, notre structure tout entière devient vivante. Nous n'entendons plus la musique seulement avec nos oreilles, parce que quand celles-ci cessent de s'emparer des sons pour elles-mêmes nous sentons alors la musique avec tout notre corps, sa couleur, sa forme, sa vibration. Elle n'appartient plus à un seul organe mais à notre être intégral. Cela engendre une profonde humilité, une innocence. Et c'est seulement dans l'humilité qu'une réelle communication est possible.

Ensuite, l'on vit dans une dimension totalement neuve. Vivre en tant que personnalité, c'est vivre dans la restriction. Ne vivez pas dans la restriction. Laissez la personnalité vivre en vous. Vivre dans l'environnement sans séparation est d'une grande, grande beauté!


Pourriez-vous parler davantage de l'humilité dans les relations humaines?


L'humilité n'est pas quelque chose que vous portez comme on porte un vêtement. Elle n'a rien à voir avec des hochements de tête et des yeux baissés. Elle vient de la résorption de l'individualité dans l'être, dans la paix. Elle vient de la fin de toute agitation. Dans l'attention, dans la vigilance il y a de l'humilité. C'est la réceptivité, l'ouverture à tout ce que la vie apporte. Lorsqu'il n'y a pas de mémoire psychologique, pas d'accumulation de savoir, il y a innocence. L'innocence est humilité.
L'humilité apparaît lorsqu'il n'y a pas référence à un " je ". Ce vide est facteur de guérison, dans toute situation. Heidegger dit " Soyez ouverts à l'ouverture ". Soyez ouverts à la non-conclusion.