jeudi 29 janvier 2009

Balade, jeudi 29 Janvier







Se nourrir du rouge.

Se repaître du son du piano.

Savourer le parfum des fleurs, exposées devant la devanture d'un fleuriste.

Déguster l'air printanier qui semble chatouiller les arbres, les rues, l'air ambiant.

Sourire devant un petit enfant chantonnant La Marche Turque de Mozart.

Être tout entière dans la perception.

Prendre des photos, spontanées, des lieux de passage (des passages de lieux ?).

Faire un détour inhabituel pour saluer l'église d'une petite place discrète.


S'effacer devant ce qui surgit.





mercredi 28 janvier 2009

Agir, Colère





Agir ... et non réagir.





La réaction n'apporte rien, on la subit. Un plat est brûlant, on le repose illico sur la table (ou bien on le laisse tomber !).



Nous n'avons pas imprimé à ce geste notre volonté, notre "marque". Il n'y a pas de création.



Agir, c'est autre chose.

Agir, ne serait-ce pas une part de "non-action", justement ?


Récemment, j'ai ressenti de la colère en moi.
Je me suis sentie fâchée, contrariée.
J'ai fermé les yeux. Je me suis concentrée sur les sensations vives de mon corps. Le bout de mes doigts vibrant, la chaleur envahissant mes joues, le rythme endiablé de mon coeur.
J'ai essayé de me poser en Observatrice. Juste Témoin.
Pour arriver enfin à me détacher de cette colère, de sa raison, de sa direction.

Et ...


Je n'ai pas réussi !

(quelle chute ;-) )

Le point positif est d'avoir pu être Observatrice quelques instants.
D'avoir senti une sorte de centre stable au fond de moi, serein, qui observait mes réactions physiques et mentales avec une belle distance.

Mais je crois que si ma tentative a échoué, c'est en partie parce que j'ai manqué de compréhension, d'indulgence envers moi-même. Mon désir d'anéantir cette colère était trop froid, trop brut, pas assez humain. Je n'ai pas assez accompagné cette colère vers la sortie justement ... comme on raccompagnerait un hôte.

Même si elle s'est évanouie, a cédé du terrain, pour finir par partir, elle m'a laissé une amertume à la bouche.
Je crois qu'elle est s'est retirée douloureusement de moi.
Ce n'était pas une bonne séparation.

A creuser...
A retenter ...

Que de travail ...
mais que d'apprentissages,
que de découvertes !

A l'avenir j'essaierai de revenir sur ces points-là, sur mes faiblesses, sur les nids de poule de mon Chemin. Je crois qu'en dire à chaque fois un mot, sans forcément que ce soit une analyse poussée, m'aidera beaucoup.

Ce que je retiendrai de cette petite histoire est qu'il faut autant que possible être souple, indulgent, bienveillant avec soi-même.


Allez,

au dodo maintenant !

(C'est fou comme la colère peut épuiser !)



Le rihihihire






Le rire.

Propre de l'homme, i paraît.

Ce que j'en retiens est surtout qu'il est une vraie intimité.
Je crois que lorsqu'on a entendu rire quelqu'un, on effectue un pas décisif dans la connaissance qu'on a d'elle !

Il peut être aigu, rauque, grave, en cascade, soufflé, sur l'expiration, sur l'inspiration, discret, en éclats, silencieux, étouffé, portant.

Hystérique, joyeux, moqueur, méchant, cynique, jaune, franc, pincé, nasonné.

Ouarf ouarf ! niark niark ! hihihihi ! hahahaha ! hohohoho ! iiiiik iiiiik iiiiik !

Hurler de rire
Mourir de rire
Pouffer de rire
Être plié en quatre
Rire comme un bossu
Rire comme une baleine
Rire à gorge déployée
Rire sous cape
Rire dans sa barbe
Rire aux éclats
Rire aux larmes



J'ai l'impression que lorsque je surprends le rire de quelqu'un, c'est comme s'il m'ouvrait une de ses portes. Comme un don.


Un des moments délicieux de ma journée peut être un fou rire collectif :

Cet après-midi, avec des amies, nous étions à la cafétéria.
Nous riions très franchement, chacune avec notre timbre, nos vocalises. Les têtes se retournaient, je crois que si j'avais peint un tableau topographique de cette scène, j'aurais représenté un fond sombre, gris, avec dans le coin en bas à droite une tache orange vif.

J'associe toujours le rire à une couleur très vive, chaude, éclatante.
S'il était une odeur, ce serait quelque chose de fort, appétissant.
Une texture ? ce serait une sorte de mousse, ferme mais aérée. Du genre blancs en neige pour faire des macarons.


Rire me détend,
me dynamise,
me requinque.

Le rire est une sorte d'orgasme émotif.
Certains rires me procurent un vrai plaisir !
Et je sens que mon corps aime cela.


Et vous, à quoi ressemble votre rire ?
Quelles sont les choses qui vous font le plus rire ?

A vos claviers,
à vos zygomatiques !




samedi 24 janvier 2009

balade








Cet après-midi,

je me suis baladée dans la campagne.

Il semble que j'aie eu la bénédiction des éléments puisqu'après s'être caché derrière les cordes tombées dans la matinée, finalement le soleil a daigné offrir sa lumière et sa chaleur.

Il était aux alentours de 17 heures, le soleil n'allait pas tarder à se coucher.
J'ai pris un petit chemin où je ne risquais pas de croiser de voiture.
Sur le bas côté il y avait une sorte de petit ruisseau, mélodieux, et de l'autre côté, un champ d'hiver, avec ses moignons de paille, épargnés par les moissonneuses, qui émergeaient, tout drus, de la terre brune. En arrière plan, il y avait une bordure d'arbres, aux branches nues, virginales. Depuis quelques saisons, j'aime les arbres d'hiver. Longtemps ils me sont apparus comme déprimants, triste, moroses. Mais à présent je les trouve grâcieux et plein de charme.


Sur le chemin du retour, je me suis dit que la vie coulait. En moi. Comme ça. Comme elle coulait chez tout les êtres. J'étais comme un instrument de musique entre ses mains. Avec ma personnalité, mes traits, mes vécus. La vie agit à travers moi.




dimanche 18 janvier 2009

Prénom





Nous avons Tous un prénom.

On s'identifie à Lui.
Ou ne devrions-nous pas plutôt dire "on s'identificationne" à lui ?

Hier, avec un ami, nous parlions de mon prénom.
Nous le décortiquions, du point de vue phonémique, et sur ce qu'il nous évoquait, etc.

C'était vraiment étrange comme, du fait de le mettre là, sur la table, en tant qu'objet d'étude, j'avais oublié que c'était le "mien" !
Il me semblait pendant ce petit exercice que je n'avais pas de prénom. Que ce dont on était en train de parler était distinct de moi, était quelque chose, un objet.

Finalement, un prénom n'est qu'une limite, quelque chose qui permet d'être appelé, d'être distingué. Et encore, sauf rares exceptions, chacun de nos prénoms est au minimum porté par deux personnes sur Terre !

En somme, un prénom est loin de nous définir, même s'il sert à nous identificationner. Etrange paradoxe.



jeudi 15 janvier 2009

clémentine





Pour mon goûter,

j'ai mangé trois clémentines.

Je me suis amusée à être dans chacun de mes gestes,

chacun des sons,

chacune des couleurs.


C'est fou comme l'épluchage m'a semblé bruyant !

C'était ... reposant.

Pas de pensées parasites.

Rien que l'événement qui arrivait, nu.




lundi 12 janvier 2009

Avoir ? Être ?




Avoir, c'est rajouter quelque chose qui vient de l'extérieur.

Prendre, prélever, saisir.



Être, c'est se pencher sur ce qui est en nous, à l'intérieur.

Le révéler.


Pour Être, nul besoin d'Avoir, donc de prendre autre part !
Tout ce qu'il nous faut pour Être est déjà là, ici.



dimanche 11 janvier 2009

expérience

Hier soir,

une expérience étrange s'est produite.


Je lisais un roman -un polar : j'adore !-, quand mes yeux ont quitté les mots pour se poser sur mes doigts, l'arrondi de leurs ongles. Je m'apprêtais à reprendre ma lecture quand soudain je me fis la réflexion que ces doigts n'étaient pas à moi !

Non pas qu'ils aient appartenu à quelqu'un d'autre, mais ... ils n'étaient pas à moi ; ou autrement dit : ils n'étaient pas moi.

C'était très curieux comme sensation !
Comme si j'avais été locataire de mon corps !

Jean Klein (encore !)

Ce texte est extrait de l'ouvrage de Jean Klein : Qui suis-je, la quête sacrée. Albin Michel 1989


Être humain, c'est être relié. En tant qu'êtres humains, nous vivons en relation avec les éléments: le soleil, la lune, les pierres sur le sol et tous les êtres vivants. Mais qu'est-ce que "être relié ", "vivre en relation avec" signifient? En général, lorsque nous utilisons ces mots, nous voulons dire un lien de quelque sorte entre des entités individuelles, d'objet à objet, ou de sujet à objet. Le mot " relation" présuppose ici séparation, la jonction de plusieurs fractions. Cette vision fractionnelle de la notion de relation est purement conceptuelle. C'est une fiction du mental et cela n'a rien à voir avec la perception pure, la réalité, ce qui est réellement.


Lorsque nous vivons libres de toutes idées et projections, nous entrons en contact direct avec notre environnement. Pratiquement, donc, avant de pouvoir être reliés à notre environnement. nous devons d'abord savoir comment être reliés à ce qui est le plus proche de nous: notre corps, nos sens, notre mental. Le seul obstacle à une perception claire de notre nature véritable est l'idée maîtresse d'être un individu séparé, vivant dans un monde avec d'autres individus séparés.


Nous avons une image de nous-mêmes. Cette image peut seulement être maintenue en rapport avec des objets, elle transforme donc notre environnement en objets, amis, enfants, époux, intelligence, compte en banque, etc., et rentre alors dans ce qu'elle appelle une "relation personnelle" avec ces projections. L'idée fantasque d'un soi est une contraction, une limitation de la globalité, de l'être réel. Lorsque cette notion meurt, nous trouvons notre expansion naturelle, notre paix, notre globalité sans périphérie ni centre, extérieur ni intérieur. Sans notion d'individu il n'y a pas sensation d'être séparé, et l'on ressent une unité avec toute chose.


Nous percevons alors l'environnement comme des occurrences apparaissant dans une globalité sans restrictions. Et lorsque notre amant ou nos enfants quittent la maison, ou que notre compte en banque baisse, ce sont des événements qui se produisent en nous. La vigilance reste constante.


Tout phénomène, toute existence est une expression au sein, de la globalité, et toutes les variétés d'expressions n'ont un sens et un rapport qu'uniquement dans cette lumière. Etre en relation, c'est être en relation à l'intérieur du Tout. Puisqu'il n'y a pas rencontre des fractions dans le Tout, il n'y a pas d' " autre ". Donc, à strictement parler, dans la relation parfaite, il n'y a pas rapport, il n'y a pas dualité - il y a seulement globalité.
Toute perception pointe directement vers notre être premier, vers la paix, le non-état naturel commun à toute existence.

Ainsi, en langage humain, être en relation c'est être en communion avec le Tout. Dans cette communion la soi-disant présence de l'autre est ressentie comme un don spontané, et notre propre présence est une réception spontanée. Il n'y a plus sensation de manque, donc du besoin d'exister, parce que le seul fait de recevoir nous amène à notre ouverture.


Lorsque nous vivons dans l'ouverture la première impulsion est d'offrir.
Etre dans l'ouverture et dans le mouvement spontané d'offrande, c'est l'amour.

L'amour est méditation; c'est une nouvelle dimension donnée à la vie.


Vous dites qu'il n'y a pas d'autre, mais vous ne pouvez pas dire qu'il n'y a pas de différences entre les gens.

J'ai mon caractère et mes capacités, tout comme d'autres ont les leurs.Vous vivez dans une contraction, pensant que vous êtes un individu. Où les termes " moi " et " mien" trouvent-ils une signification? Lorsque vous regardez vraiment en vous-même, vous ne pouvez pas dire que le corps vous appartient. Vous êtes le résultat de la rencontre de deux personnes, chaque parent avait lui-même deux parents, et ainsi de suite... Toute l'humanité est en vous. Vous êtes ce que vous absorbez. Vous mangez des légumes, du poisson, de la viande; ceux-ci dépendent de la lumière, du soleil, de la chaleur. La lumière est liée à la lune et les étoiles sont toutes reliées entre elles. II n'y a rien de personnel en nous. Le corps est en relation organique avec l'univers, il est constitué des mêmes éléments que tout le reste. La composition des éléments varie, mais cette variation est presque négligeable chez les êtres humains. II se peut qu'il y ait des différences dans la structure ou la couleur, mais la constitution et le fonctionnement sont les mêmes en chacun de nous. Il n'y a rien de personnel dans le cœur, le foie, les reins, les yeux, les oreilles ou la peau, ni dans les éléments qui constituent les schémas de comportement, de pensée, de réactions, de colère, de jalousie, de compétition, de comparaison, etc. Ce sont tous les mêmes états émotionnels. Le corps-mental fonctionne d'une manière universelle, et le soin que l'on doit en prendre est identique chez tous.
Vous devez comprendre et coopérer avec le corps. C'est l'ignorance du mécanisme qui crée le conflit. L'investigation peut seulement être menée dans la vie quotidienne. Votre mental et votre corps se reflètent dans votre comportement du matin au soir. Votre attention doit être bipolarisée, observant les champs intérieur et extérieur.
Les relations sont le miroir dans lequel se reflète votre être intérieur. Soyez conscient d'être un chaînon dans la chaîne de l'existence. Lorsque vous ressentez vraiment cela, l'accent n'est plus mis sur le fait d'être un individu, et vous sortez spontanément de votre restriction. Vous ne vivez plus dans l'isolement, dans l'autonomie. Etre en relation est le pressentiment de la Présence.


Ainsi, l'individu n'existe pas en tant qu'entité isolée; mais la personnalité n'existe-t-elle pas comme une partie unique du tout?


La personne n'est en réalité que persona, masque, cependant elle est devenue synonyme de l'idée d'individu, d'une entité séparée et continue. La personnalité n'est pas la constante que nous imaginons. Ce n'est, en fait, qu'une réorchestration temporaire de tous nos sens, imagination et intelligence, selon chaque situation. Il n'y a pas de répétitions dans la vie, et chaque réorchestration est unique et originale comme les dessins d'un kaléidoscope. L'erreur est de s'identifier à la personnalité, de la conceptualiser dans la mémoire et de nous prendre ensuite dans cette collection d'images cristallisées plutôt que de laisser toutes les émotions, perceptions et pensées se développer et mourir en nous. Nous sommes dans un théâtre, regardant notre propre pièce se jouer sur la scène. L'acteur est toujours " derrière" sa persona. Il semble être complètement perdu dans la souffrance, dans le fait d'être un héros, un amant, un bandit; mais toutes ces apparitions se situent dans la présence globale. Cette présence n'est pas comparable à une attitude détachée, à la position de témoin. Ce n'est pas une sensation d'être séparé,"en dehors ". C'est la présence de la totalité, de l'amour d'où tout découle. Lorsque aucune situation n'appelle l'activité, nous demeurons dans le vide de toute activité, dans cette présence.


Lorsque l'on n'est plus identifié à la personne, comment la vie en est-elle affectée?


La première chose que vous remarquez, c'est combien plus riches et plus profondes sont vos perceptions. La communication en devient d'autant plus variée. En général, nous sommes fixés dans des schémas de communication; mais lorsque nous vivons dans l'ouverture, une grande sensibilité surgit, une sensibilité dont nous n'avons jamais rêvé.

Lorsque nous appréhendons notre environnement à partir de la totalité, notre structure tout entière devient vivante. Nous n'entendons plus la musique seulement avec nos oreilles, parce que quand celles-ci cessent de s'emparer des sons pour elles-mêmes nous sentons alors la musique avec tout notre corps, sa couleur, sa forme, sa vibration. Elle n'appartient plus à un seul organe mais à notre être intégral. Cela engendre une profonde humilité, une innocence. Et c'est seulement dans l'humilité qu'une réelle communication est possible.

Ensuite, l'on vit dans une dimension totalement neuve. Vivre en tant que personnalité, c'est vivre dans la restriction. Ne vivez pas dans la restriction. Laissez la personnalité vivre en vous. Vivre dans l'environnement sans séparation est d'une grande, grande beauté!


Pourriez-vous parler davantage de l'humilité dans les relations humaines?


L'humilité n'est pas quelque chose que vous portez comme on porte un vêtement. Elle n'a rien à voir avec des hochements de tête et des yeux baissés. Elle vient de la résorption de l'individualité dans l'être, dans la paix. Elle vient de la fin de toute agitation. Dans l'attention, dans la vigilance il y a de l'humilité. C'est la réceptivité, l'ouverture à tout ce que la vie apporte. Lorsqu'il n'y a pas de mémoire psychologique, pas d'accumulation de savoir, il y a innocence. L'innocence est humilité.
L'humilité apparaît lorsqu'il n'y a pas référence à un " je ". Ce vide est facteur de guérison, dans toute situation. Heidegger dit " Soyez ouverts à l'ouverture ". Soyez ouverts à la non-conclusion.



Jean Klein






Celui qui brûle de connaître sa vraie nature doit d'abord comprendre qu'il s'identifie par erreur aux objets : «je suis ceci», «je suis cela». Toute identification, tout état, est transitoire, par conséquent sans réalité. Identifier le «je » à ceci ou cela est la racine de l'ignorance. Demandez-vous ce qui est permanent au cours de toutes les phases de la vie. Vous découvrirez que la question : «qui suis-je?» n'a pas de réponse. Vous ne pouvez pas expérimenter ce qui est permanent dans une relation sujet/objet comme quelque chose de perceptible. Vous pouvez seulement formuler et expliquer ce que vous n'êtes pas. La continuité que fondamentalement vous êtes ne peut se traduire en mots ou se rationaliser. Être est non-duel, absolue présence sans éclipse, quelles que soient les circonstances.


Jean Klein, La Conscience et le Monde



jeudi 8 janvier 2009

la Reconnaissance



Abhinavagupta, le plus grand philosophe de la Reconnaissance après Utpaladeva :


" Le système enseigne qu'on atteint le véritable et ultime sujet conscient en menant l'investigation d'une impression de bleu, de plaisir etc. très clairement manifestée à la conscience, jusqu'aux sources de la connaissance : le but ultime de toute prise de conscience déterminée est, (en effet, de prendre conscience du) fait que (toutes ces impressions etc.) reposent en nous-mêmes.

Telle est l'expérience de la liberté absolue du « Je » » (IPP, I,1, trad. L. Silburn).
Lorsque je vois cette table, je peux aussi voir que cette table est dans la conscience par laquelle je la vois. Ainsi, je réalise que je ne suis pas une chose parmi les choses, mais que toutes choses apparaissent en moi. En tant que corps, je suis, certes, une chose parmi d'autres. Mais, en tant que conscience, je suis, comme le Seigneur omniscient et tout-puissant, ce par quoi les choses existent. "


Ainsi, Utpaladeva trace une démarche en trois étapes :

1- Tout ce qui est, est apparence. L'essence de l'objet est l'Apparence, cette lumière (prakâsha) qu'est le fait d'être apparent, personnifié par Shiva.


2- Toute ce qui apparaît est appréhendé dans un acte de conscience. Tout ce qui est, est senti, vécu, expériementé, jugé (vimarsha). Telle est la conscience, personnifiée par la Déesse (Shakti , la Puissance).


3- Enfin, tout acte de conscience est liberté. Nous sommes, en effet, libres au sens fort, c'est-à-dire doués du pouvoir d'accueillir, de voir, de goûter à une infinité d'objets différents de nous, qui sont, en réalité in-différents de nous, tout en demeurant identiques à nous-mêmes. Ce pourvoir de se multiplier tout en demeurant un, d'être différent-dans-l'identité, est la liberté absolue (svâtantrya) de la conscience, synonyme d'étonnement (vismaya, camatkâra), d'émerveillement, de jouissance et de vie.


R. Doisneau

mercredi 7 janvier 2009

Reprise ?





La reprise d'après les vacances ...


Re-prise.

On se re-saisit de quelque chose.

On re-noue avec quelque chose.


Pourquoi donc ce "re" ?

"re" n'implique pas quelque chose de nouveau, mais une répétition.
La répétition de quelque chose qui est donc identique.

Mais il n'y a rien qui ne se ressemble. (Re-ssemble ! sembler encore !)

"On ne se baigne jamais deux fois dans le meme fleuve" disait Héraclite.
Parce que le fleuve a coulé, l'eau n'est plus la même ;
parce que ce n'est jamais le même homme qui s'y baigne non plus, entre temps il a changé lui aussi.


Un des axes de pratique peut être justement de ne pas prendre en compte le "re" de "reprise", et de rendre chaque moment nouveau.

Ceci est sûrement possible par la vigilance et l'attention constantes.
Savoir faire surgir du nouveau de chaque situation, avec une sensibilité exacerbée, exaltée.

Trouver de la beauté dans l'insignifiant, dans le banal, dans l'ordinaire.

Très exigeant ... mais bon !





mardi 6 janvier 2009

l'Amour ... toujours Lui !






J'ai lu sur le blog de I-papy ceci :

L'amour est de notre côté.

C'est tellement ... Juste !


Cela me remue un peu ! (Beaucoup !)

Il n'est pas une réaction, il est une action.

L'amour, pour être heureux, pour Être tout simplement, a-t-il besoin d'être réciproque ?

Non !

Il engage notre Âme, il engage ce qu'il y a en nous de plus (im)personnel. Notre Essence.

Dès lors, puisqu'il est un Don, qu'importe le retour ?


Dur à pratiquer ...
mais nécessaire pour un amour épanoui, Vrai !




lundi 5 janvier 2009

Neige




Ce matin, il neige sur Angers.

Cela faisait très longtemps !



C'est drôle, dès que j'ai vu les premiers flocons, je me suis mise à sourire.
Un sourire très enfantin, spontané. Les yeux tout ronds, les sourcils haussés.

La neige fait souvent cet effet-là sur les personnes, surtout la première de l'année.

Sans doute parce qu'elle réveille en nous des souvenirs d'enfance.

Parce que ces petits bouts de lumières tout légers, blancs, sont irresistiblement attirants.

Ma grand-mère nous dit souvent lorsqu'il neige :
"qui donc là-haut plume la lune ?"


C'est un joli cadeau, pour cette semaine de reprise !







dimanche 4 janvier 2009

Se réaliser






Dans quels moments avons-nous la sensation de nous réaliser ?

Je me suis posé cette question après que quelqu'un m'a dit qu'il faisait des choses dans lesquelles il ne se "réalisait pas".

Qu'est-ce que "se réaliser" ?

Aujourd'hui, je dirais que c'est faire des choses dans lesquelles nous nous sentons en harmonie avec notre Essence, ce qui en nous est Authentique. Sentir l'évidence de notre action, de nos gestes. Leur Naturel.

Parfois, il arrive que l'on sente une auto-trahison.
Je fais des choses "à contre-courant". (Et je ne parle pas du courant moral, social, fixé par la masse ! mais de son courant propre). Je tais une partie de moi, je l'ignore. Par lâcheté ? par facilité ? par confort ? par conformisme ?

Je pense qu'il est important d'aménager autour de soi un espace dans lequel toutes nos parties sont en accord les unes avec les autres, dans lequel il n'y a pas de conflit interne.

Il est important également d'oser être Soi.


C'est une vraie Aventure !




vendredi 2 janvier 2009

lâcher





Souvent,

trop souvent,

on se rend compte que l'on est tendu de partout.

Alors, il faut en prendre conscience, et petit à petit, relâcher le haut du corps, puis le bassin, puis les jambes, puis les pieds. Le mieux est d'accompagner ce relâchement physique avec une pensée de soulagement, d'abandon.

Oui, d'abandon. On laisse son sort entre les mains de la Vie, de son flot.
On laisse aller les choses. Comme quand, dans le sommeil, nos poings se relâchent.

Le visage d'un dormeur a toujours cette sorte de sagesse, de beauté. Les traits sont détendus. J'aime beaucoup observer les gens dormir. C'est comme si j'en tirais de la sérénité.