lundi 30 novembre 2009

moments






Parfois, la mort, la maladie, surviennent dans nos vies, dans nos histoires de famille.
C'est mon cas en ce moment. Et ça me donne furieusement envie de vivre.

Je peux lire de temps en temps des personnes écrivant "j'aime la vie".
J'en comprenais un unique sens auparavant : ces personnes aiment leur vie. Leur histoire. Ils aiment le cadre de leur vie.

Mais à présent, un autre sens se dégage :
"j'aime la vie" : j'aime la qualité intrinsèque en nous qui nous permet de dire qu'on est vivant. Cet élan, cette flamme. Je l'aime, je la chéris, je la porte.
Cela ne fait pas de moi une écolo fanatique. Une dingue de la nature, des animaux sauvages. Non.
J'aime la vie dans tout ce qu'elle a de plus impersonnel et de plus commun, de plus banal et d'ordinaire. De plus simple.





dimanche 22 novembre 2009

interrogations vespérales


perdre les gens que j'aime.
perdre ma famille.
perdre mes amis.
perdre mes années.
perdre mes qualités.
perdre le plaisir.
perdre le désir.
perdre la raison.
perdre les sentiments.
perdre l'amour.
perdre mon humanité.
perdre mes capacités.
perdre la lecture.
perdre un de mes sens.
perdre mes projets.
perdre mon avenir.
perdre mon passé.

Perdre, perdre, perdre*



Mes peurs viennent de l'idée de la perte.
Peut-on perdre ce que l'on est ? notre "êtreté" ?
Puis-je me perdre ?

Il y a quelque chose en moi qui ne peut être perdu.
Parce que ce quelque chose n'est pas "obtenu", pas "eu". Ce n'est pas un avoir. C'est de l'être. C'est ce qui a conscience de tout. C'est ce à quoi tout apparaît.

Finalement, qu'est-ce qu'Être ?
est-ce exister ?
est-ce vivre ?
est-ce sentir, ressentir ?
Qu'est-ce qui me permet de dire que "je suis" ?
Quelle est cette mystérieuse conscience du "je suis" ?
Quel est l'amont de mes pensées, de mes sensations, de ma conscience ?
Quelle est cette source ?


Que de questions.
J'ai l'impression que je joue avec moi-même !



*remarquez-vous, comme moi, qu'à force de lire ce verbe, il ne signifie plus rien ? on l'épuise, on le vide. Ce n'est qu'une suite de phonèmes dans la bouche. Cela arriverait avec n'importe quel mot. On arrive alors à détacher le signifiant du signifié, et c'est assez rigolo.




dimanche 8 novembre 2009

où comment un couscous m'a consolée





Ce soir, au dîner, j'ai ressenti de la tristesse.
Cette tristesse pesante, qui étreint le coeur, fait tomber les commissures des lèvres et vous rend silencieux. Pourquoi ? Parce que les choses n'allaient pas comme je le voulais, tout simplement, tout banalement.

C'est l'harissa du couscous qui a commencé. Ce piquant, il m'a titillée. Je me suis concentrée dessus. Puis sur les grains de semoule sur ma langue. Le moelleux -spongieux- des courgettes.
Ensuite, j'ai continué cela avec le yaourt. Le geste pour remuer le sucre. Le goût.



Que sont de sombres pensées face à la réalité d'un couscous ?

La semoule les a absorbées,
le yaourt les a dissoutes.



dimanche 1 novembre 2009

états dépendants




Tous mes états (amoureux, en colère, etc ...) dépendent d'une pensée.
Prenons celle de l'amoureux : je me sens amoureuse quand je pense à lui. Mais si je n'y pense pas ? si je fais autre chose ? suis-je dans l'état amoureux ? "en amour" disent les Québecois ?

La réponse est non.
Non, je ne suis pas amoureuse 24 heures sur 24.
Non, si je fais autre chose que de penser à lui, je ne suis pas amoureuse.
De même : je ne suis pas en colère quand je ne pense pas à une chose qui me met hors de moi (jolie expression, tiens !).
Je ne suis pas gaie non plus quand je ne pense pas à une chose agréable.

Vient la question : quel est mon état indépendant de toute pensée ? quel est mon état, sans pensée ? celui qui n'a pas de référent, l'indépendant, l'originel ?